Culture

25e FICAK : «Umugani», un regard poignant sur les violences domestiques

Le long métrage rwandais «Umugani», projeté dimanche dans le cadre de la compétition officielle de la 25ᵉ édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK), explore le phénomène de la violence domestique sous un angle inédit.

23 Juin 2025 À 16:00

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Ce film de 84 minutes raconte l’histoire d’un couple marié confronté à des problèmes de confiance, «qui dégénèrent en violences domestiques lorsque l’impatience et le silence prennent le pas sur la communication. L’un des deux devra alors affronter seul les conséquences», selon le synopsis de l’œuvre.



À travers ce film, le réalisateur John Kwezi a cherché à dresser le portrait d’un couple ordinaire ayant commis l’erreur de fuir la réalité des conflits quotidiens, pour finalement tomber dans le piège du non-dit et de la rancœur.

À ce sujet, l’acteur principal, Daniel Gaga, a souligné l’importance du dialogue au sein du couple, rappelant que les tensions du quotidien peuvent mener à des conséquences dramatiques.

Dans une déclaration à la «MAP», il a fait remarquer que ce phénomène reste malheureusement très répandu en Afrique de l’Est, ajoutant que l’objectif du film est de sensibiliser à cette problématique afin de contribuer à la lutte contre ce fléau social.

En visite pour la première fois au Maroc, l’acteur a salué la qualité de l’organisation et le niveau des invités de cette grand-messe du cinéma africain. «Je viens d’arriver aujourd’hui et j’ai eu la chance de rencontrer des producteurs, des acteurs et des réalisateurs de renom», a-t-il confié.

L’organisation d’un festival de cette envergure témoigne des efforts déployés par le Maroc dans le domaine cinématographique, notamment en matière d’investissement et de mise à disposition des moyens nécessaires au développement de cette industrie.

Cette deuxième journée du festival, marquée par le lancement de la compétition officielle, a également été l’occasion de découvrir le film «Warassa», qui aborde la question de l’héritage au Tchad.

«Alors que l’héritage est réservé aux hommes, le testament désigne Saboura, une jeune fille de 18 ans passionnée de musique, comme seule héritière, ce qui lui vaut des ennuis avec son entourage masculin, qui conteste ce testament», lit-on dans la présentation de ce film réalisé par Aaron Padacké Zégoulé.

La journée s’est conclue par la projection du film marocain «Carved by the Wind» de Layla Triqui, qui retrace l’histoire de Sophia, une jeune photographe de Tanger, qui découvre par hasard que sa mère française, présumée décédée, est toujours en vie. Elle se lance alors dans une enquête sur les pièces manquantes de son identité et les secrets de sa famille.

Du côté des courts métrages, «L’Interrogatoire» de Jean-Luc Rabatel (Togo), «The Medallion» de Ruth Hunduma (Éthiopie) et «Portrait d’une femme sans visage» de Sadia Kossangue (République centrafricaine) ont également été projetés.

Organisé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le FICAK 2025 (21-28 juin) accueille 350 cinéastes venus de 45 pays, dans une célébration de la création cinématographique africaine, de ses talents émergents et de ses mutations profondes.

Placée sous le signe «Du griot à l’algorithme, le cinéma évolue», cette édition entend ouvrir une réflexion de fond sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers, les récits et les imaginaires du 7ᵉ art à l’échelle du continent.
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