Exposition : Abla Ababou embrasse le philippinisme

Formes audacieuses, couleurs vives et mixtes : c’est une arrivée en fanfare sur la scène artistique marocaine qui s’annonce avec l’exposition «Viaje 3 Filipinism – Ce qui fait que l’art est philippin». Remplissant pleinement sa mission de diplomatie culturelle, l’ambassade des Philippines se fait la vitrine de l’art Philippin, tout en jetant des ponts à la collaboration artistique entre le Maroc et les Philippines.

À la tête de cette exposition, campe Virgilio Cuizon, artiste éminent et leader de la communauté philippine en Allemagne. En tant que fondateur et directeur général de Kunst Filipino, Cuizon apporte non seulement son expertise artistique, mais aussi son engagement envers la promotion de l’art philippin à l’échelle mondiale. Grâce à lui et durant les dernières années, plusieurs artistes philippins confirmés ont sillonné le monde, offrant des aperçus exceptionnels de la créativité et du talent philippin.

Six artistes à découvrir

Pour son escale r’batie, le Kunst a choisi de présenter six artistes philippins lors de «Viaje 3 Filipinism». Il s’agit des artistes Batilyo, Yelcast, Doy Kastilyo, Lerma Julian, Eric Punzalan et Frederick Epistola. Les six noms dévoilés sont des maîtres dans l’expression de cette identité culturelle et leurs œuvres, récompensées et acclamées tant aux Philippines qu’à l’étranger, offrent un panorama fascinant de la diversité artistique des Philippines. Chacun des artistes nous vient avec une thématique traitée avec un style particulier. Batilyo évoque les souvenirs d’enfance dans des œuvres teintées de nostalgie, tandis que Yelcast explore la loi de la vie à travers ce qu’il décrit comme poésie visuelle, dans une abstraction où la calligraphie se dissout dans la toile. Doy Kastilyo, étoile du filipino fauvism, plonge dans les relations familiales et romantiques, révélant les liens intimes qui tissent nos vies, tandis que la réaliste Lerma Julian plonge dans l’abstraction pour mettre en lumière la résilience de l’esprit humain face à l’adversité. Eric Punzalan saisit la beauté des paysages et de la vie quotidienne, tandis que Frederick Epistola fusionne influences occidentales et philippines pour créer des œuvres imprégnées du passé, mais tournées vers l’avenir.

En outre, chaque artiste apporte une palette unique de tons et de nuances qui éclate sur la toile, captivant le spectateur par sa vivacité et son originalité. Cette audace dans l’utilisation de la couleur transcende les frontières de l’art contemporain, offrant une expérience visuelle saisissante et immersive.

Le philippinisme : quésaco ?

Au cœur de cette exposition réside le concept du Filipinism, une idée novatrice introduite par Kunst Filipino pour célébrer l’identité artistique unique des Philippines. Historiquement, le philippinisme dans le monde de l’art aurait commencé pendant la période impressionniste où Juan Luna a remporté la première Médaille d’or avec son chef-d’œuvre «Spoliarium» devant les maîtres espagnols, lors de la onzième édition de l’«Exposition nationale Bellas Artes». À Madrid, Espagne en 1884.

Aujourd’hui, le philippinisme incarne bien plus qu’un simple courant artistique ; c’est une affirmation profonde de l’identité nationale et culturelle des Philippines. Au cœur de cette notion réside la volonté de chaque artiste philippin de refléter son héritage, son vécu et sa vision du monde à travers son art. L’importance du philippinisme réside également dans sa capacité à transcender les frontières géographiques et culturelles, en unifiant les artistes et les spectateurs à travers le monde autour d’une vision commune. Le philippinisme offre ainsi une plateforme unique pour le dialogue interculturel et la compréhension mutuelle.

En plus de son aspect artistique, l’exposition «Viaje 3 Filipinism – Ce qui fait que l’art est philippin» revêt également une dimension humanitaire. Une partie des bénéfices de l’exposition sera reversée aux victimes du séisme qui a frappé le Maroc en septembre 2023, démontrant ainsi la solidarité et l’empathie des artistes philippins envers les communautés affectées par les catastrophes naturelles.