Le
Festival international du film de Marrakech (FIFM) a ouvert, hier, les portes de sa 22e édition, qui se poursuit jusqu’au 6 décembre 2025, dans une atmosphère d’effervescence artistique et d’attente cinéphile. Comme chaque année, Marrakech devient un espace de rencontres, de
projections, de découvertes et d’échanges où se croisent grands maîtres, jeunes talents et professionnels venus du monde entier.
Parmi les temps forts du programme, les
Ateliers de l’Atlas, devenus en seulement huit éditions une plateforme de référence pour l’accompagnement des
cinéastes du monde arabe et du continent africain, se déroulent du 30 novembre au 4 décembre. Pensés comme un espace de soutien, d’expérimentation et de mise en réseau, ils constituent aujourd’hui l’un des piliers du dispositif professionnel du Festival.
Cette édition est placée sous le parrainage du réalisateur roumain
Cristian Mungiu, figure majeure du cinéma d’auteur européen et
Palme d’or à Cannes en 2007 pour 4 mois, 3 semaines et 2 jours. Réalisateur exigeant et humaniste, Mungiu incarne une vision du cinéma fondée sur l’écoute, le réalisme et le questionnement. «Le cinéma est un outil puissant pour explorer la réalité et découvrir l’Autre, au-delà des stéréotypes. Nous devrions l’utiliser pour nous concentrer sur ce qui nous unit, plutôt que sur les différences d’opinion que nous pouvons avoir», a-t-il déclaré.
Les
Ateliers de l’Atlas rassemblent cette année vingt-huit projets issus de dix-sept pays, témoignant d’un large éventail de regards, de langues, d’esthétiques et d’ambitions narratives. On y retrouve des films en développement, en tournage ou en postproduction, ainsi que des œuvres premières qui portent déjà des univers singuliers et des écritures affirmées.
Ils reflètent à la fois la diversité des cinémas arabes et africains et la profondeur des thématiques qui les traversent : les liens familiaux, le dialogue entre tradition et modernité, la quête identitaire, l’enfance blessée, l’émancipation, la réconciliation, la résilience – mais aussi la voix de territoires qui résistent, l’éveil des consciences environnementales et le besoin, toujours renouvelé, de se réinventer.
Cette diversité se reflète également dans la sélection de réalisateurs et réalisatrices issus de différents horizons, dont plusieurs figures déjà reconnues sur la scène internationale.
Les Ateliers de l’Atlas 2025 mettront à l’honneur des cinéastes aux visions audacieuses et singulières, tels que le Tanzanien
Amil Shivji (Tug of War, Toronto 2021), les Égyptiens
Jad Chahine (The Call of the Brook, Cinéfondation – Cannes 2023) et
Mohammed Hammad (Withered Green, Locarno 2016), ou encore le Ghanéen
Amartei Armar (Tsutsue, Compétition courts métrages – Cannes 2022). Du Liban, la sélection réunit
Vatche Boulghourjian (Tramontane, La Semaine de la critique – Cannes 2016), Rami Kodeih, dont le travail a été présenté à la Quinzaine des cinéastes et au BFI London Film Festival,
Mounia Akl, qui revient avec son deuxième long métrage après
Costa Brava, Lebanon (Venise 2021), et la monteuse Michèle Tyan, qui signe ici son premier film de fiction.
Pour le Maroc, la sélection réunit les cinéastes
Basma Rkioui («Atlas Station 2024»),
Zineb Wakrim («Ayyur», Cinéfondation – Cannes 2023),
Laïla Marrakchi («Marock» et «Rock the Casbah») et
Asmae El Moudir (lauréate de l’Étoile d’or de Marrakech 2023 avec «La Mère de tous les mensonges»). Le réalisateur
Mohamed Zineddaine dévoilera en exclusivité les premières images de sa nouvelle fiction dans la section Atlas Film Showcase. Par ailleurs, la section Regards sur l’Atlas accueillera cinq projets de longs métrages en développement, portés par les cinéastes marocains
Halima Elkhatabi, Reda Lahmouid, Zahoua Raji & Ayoub Layoussifi, Shaden Safieddine Tazi et
Leyna Tahiri.
Au-delà de la célébration des œuvres et de la découverte des films, cette 22e édition réaffirme la vocation du Festival international du film de Marrakech : être un lieu vivant où le cinéma se pense, se fabrique, se transmet et se transforme. Entre avant-premières, rencontres professionnelles, discussions publiques et émergence de nouveaux récits, le Festival continue d’inscrire Marrakech au cœur de la cartographie mondiale du cinéma et de porter une ambition forte : construire l’avenir en révélant aujourd’hui les voix qui le façonneront.