Culture

Ilham Laraki Omari explore le temps à la Fondation Mohammed VI à Rabat

Avec «Un dialogue avec le temps», présenté à la Fondation Mohammed VI à Rabat, Ilham Laraki Omari poursuit sa réflexion sur la temporalité à travers des œuvres inédites mêlant peinture, sculpture, installations interactives et langage binaire. Une exposition qui invite le public à vivre le temps autrement.

26 Novembre 2025 À 15:37

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La Galerie de la Fondation Mohammed VI à Rabat accueille, du 27 novembre au 15 décembre 2025, l’exposition «Un dialogue avec le temps» de l’artiste Ilham Laraki Omari. Un rendez-vous artistique où peinture, sculpture, installation et langage binaire s’entremêlent pour questionner la perception du temps. Dans cette exposition, l’artiste poursuit une recherche engagée depuis plusieurs années : interroger le temps, le déconstruire, l’inverser et le rendre lisible. Les œuvres présentées pour cette nouvelle étape de son parcours sont inédites et pensées en interaction avec l’architecture et l’atmosphère de la Fondation. Elles invitent le visiteur à devenir acteur, à observer différemment et à interagir avec la matière, le geste et parfois même le son.

Déjà exposées à Rabat, à Fès ou encore à Tanger à travers des expositions telles que «Les temps», «What time is it? What is time?» ou encore «La balance du temps», les recherches d’Ilham Laraki Omari trouvent ici une continuité et un approfondissement. «Un dialogue avec le temps» marque ainsi une nouvelle étape dans une trajectoire artistique où l’expérience sensorielle occupe une place centrale.

Le temps, matière première et sujet d’exploration

Dans ce corpus, l’artiste met en scène un temps bouleversé : les aiguilles tournent à l’envers, les repères se déplacent, le regard doit se réorganiser. Certaines œuvres intègrent un langage binaire où le «1» et le «0» deviennent signes plastiques, fragments de code, questionnant la frontière entre langage humain et langage machine.L’interactivité prend également une place importante : certaines installations sollicitent plusieurs sens, rappelant que percevoir le temps ne relève pas uniquement de la vue, mais du corps dans son entier.

Un travail salué par la critique

La démarche d’Ilham Laraki Omari suscite l’intérêt de nombreux critiques et professionnels de l’art. Certains parlent d’une œuvre empreinte de rigueur poétique, d’autres d’un parcours spirituel matérialisé dans la création.

L’écrivain et critique Ahmed Fassi décrit son œuvre comme «une méditation échelonnée sur les racines, les émotions insaisissables, les envolées spirituelles et les multiples représentations du temps». Selon lui, l’artiste «bouscule les habitudes en art, suscite le sourire ou l’émerveillement, interpellant le visiteur jusqu’à le faire devenir, sans qu’il en ait conscience, un protagoniste de l’œuvre».

La critique Ghitha Triki parle quant à elle d’«un art capable de transfigurer l’invisible en projection matérielle», soulignant la dimension sensible et immatérielle du travail.

Plus qu’une présentation d’œuvres, «Un dialogue avec le temps» propose une expérience. Elle questionne notre rapport à la durée, à la mémoire, au mouvement. Elle invite à ralentir, à regarder autrement, à se laisser traverser.
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