Institut français du Maroc : La jeunesse au cœur de la saison culturelle 2025-2026
L’Institut français du Maroc a lancé sa saison culturelle 2025-2026, intitulée « J-LiouM, Ici et maintenant», mettant la jeunesse au cœur de la création marocaine et française. Théâtre, musique, danse, arts visuels et numérique composent une programmation innovante. Plusieurs avantages seront proposés dans le cadre du «Pass Jeunes» facilitant l’accès aux activités culturelles payantes et aux cours de français, renforçant le dialogue et la coopération entre le Maroc et la France.
Ph. Saouri
Nadia Ouiddar
25 Septembre 2025
À 17:35
L’Institut français du Maroc a donné le coup d’envoi, mercredi 24 septembre, de sa nouvelle saison culturelle en présence de Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, de Christophe Lecourtier, ambassadeur de France au Maroc, et d'Agnès Humruzian, directrice générale de l’Institut français du Maroc.
Placée sous le signe de la jeunesse et baptisée «J-LiouM, Ici et maintenant», la saison 2025-2026 met en lumière les talents émergents et confirmés de la scène artistique marocaine et française.
Cette thématique, choisie avec la participation de comités consultatifs composés de jeunes issus de différentes régions du Maroc, porte une double signification : «viens aujourd’hui» et «génération actuelle» (Jil lioum), un clin d’œil à une jeunesse qui vit pleinement son temps.
«La jeunesse est pour nous à la fois vecteur de liens et de partage, et surtout l’avenir», a déclaré Agnès Humruzian, rappelant que cette programmation a été pensée «pour les jeunes et par les jeunes», afin de valoriser l’extraordinaire énergie créative d’une génération audacieuse, ouverte sur le monde et inclusive.
La saison propose une programmation riche, innovante et immersive. Elle couvre le théâtre, la musique, la danse, les arts visuels, le cinéma et la création numérique, avec une attention particulière pour l’innovation et la participation directe des jeunes.
«Pass Jeunes» et accès facilité à la culture
Cette saison inaugure un partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication dans le cadre du «Pass Jeunes», une application gratuite permettant un accès simplifié aux activités culturelles et aux cours de langue. C’est ainsi que 1.000 places sont proposées à moitié prix pour des cours de français «Ma classe en ligne», des cours de préparation aux certifications en ligne et des ateliers de français en présentiel. De même, 1.000 places seront rendues gratuites pour inviter les jeunes aux spectacles et événements payants dans les douze antennes de l’Institut à travers le Royaume.
La coopération avec les Maisons de jeunes sera aussi renforcée pour élargir l’accès à la culture et à la langue française. Selon Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, le nouveau partenariat autour du «Pass Jeunes» illustre le fait qu’«investir dans l’enfance et la jeunesse, c’est investir dans l’avenir de la Nation». Il a souligné que le plurilinguisme, l’ouverture aux cultures et l’hybridation des imaginaires permettent au Maroc et à la France de parier sur un avenir commun fondé sur les échanges, la coopération et la solidarité. Selon lui, cette coopération entre partenaires égaux constitue un modèle à valoriser, où la mutualisation des efforts et des énergies est essentielle pour relever les enjeux d’aujourd’hui et de demain.
Pour sa part, Christophe Lecourtier, ambassadeur de France au Maroc, a rappelé que «J-LiouM» prolonge l’engagement pris par les deux pays pour mettre la jeunesse au cœur de la coopération culturelle et éducative. Il s’agit d’une invitation à la jeunesse à partager ses créations et de soutenir les talents émergents, contribuant ainsi au ciment de l’avenir commun entre le Maroc et la France.
Déclaration de Christophe Lecourtier, Ambassadeur de la France au Maroc
«Avec "J-LiouM, ici et maintenant”, nous nous tournons naturellement vers la jeunesse, véritable acteur des 25 prochaines années. Elle incarne à la fois la profondeur culturelle du Maroc et la vitalité de sa population jeune, capable de porter un regard neuf, d’exprimer des attentes différentes de celles des générations précédentes et de manifester la volonté d’appréhender le monde autrement, consciente des échecs passés, notamment dans le domaine de la protection énergétique. S’adresser à cette jeunesse, c’est œuvrer dans le champ de l’éducation et de la formation pour bâtir une communauté de destin. Il s’agit de mobiliser des centaines de milliers, voire des millions de jeunes, qui, dans les dix, quinze ou vingt ans à venir, diront : "Oui, il y a des choses à construire avec la France.” Cette programmation marque le top départ d’un travail de longue haleine : semer des graines appelées à germer, éclairer l’avenir et offrir à la jeunesse une boussole pour construire, avec la France, une relation vivante et tournée vers l’avenir. La France, profondément marquée par sa communauté marocaine et franco-marocaine, doit en faire une priorité et relever ce défi avec détermination.»
Déclaration de Agnès Humruzian, directrice de l’Institut français du Maroc
«Au regard de l’excellente dynamique de coopération culturelle bilatérale entre la France et le Maroc, il nous a semblé essentiel de consacrer une saison spécifique à la jeunesse. La jeunesse est, pour nous, à la fois vecteur de liens et de partage, et surtout, l’avenir. Notre engagement auprès des jeunes ne se limite pas à cette saison ; il s’inscrit dans la durée.
Nous avons envisagé la jeunesse à deux niveaux : d’une part, en tant que public, avec l’objectif de proposer des événements attractifs, accessibles et intéressants et, d’autre part, en tant que force créatrice, en soutenant les artistes émergents. Pour mieux répondre à leurs attentes, nous avons constitué des comités consultatifs de jeunes sur l’ensemble de nos sites au Maroc, afin de les écouter et de co-construire la programmation.
C’est ainsi que le titre de notre saison, "J-Lioum, ici et maintenant”, a émergé. Trois grandes dimensions en ressortent : la priorité aux types d’événements souhaités par la jeunesse ; l’ouverture, l’engagement et la générosité : la saison valorise l’engagement citoyen des jeunes à travers des projets associatifs et des initiatives culturelles ; et la participation active des jeunes : accès aux scènes ouvertes, aux studios, aux répétitions, et aux formations ou stages. À Oujda, par exemple, nous avons mis en place un programme d’accompagnement des jeunes musiciens de l’Oriental, en mobilisant nos espaces, équipements et compétences. La formation et l’employabilité des jeunes dans le secteur culturel constituent un axe fort de coopération. Cette saison est faite pour les jeunes et par les jeunes, afin de valoriser leur énergie, leurs talents et leur capacité de création dans tous les secteurs.»
Temps forts de la programmation
Théâtre surtitré en darija et performance dans l’espace public :
• «Ici», de Pascal Rambert, présenté en collaboration avec l’Isadac, à partir des récits de vie de 12 jeunes comédiens et comédiennes marocains.
• «Fidélité(s) ou la Panenka de Hakimi», de Mona El Yafi et Ali Esmili aborde la question existentielle de l’appartenance, à travers une jeune Française d’origine marocaine.
• «Celle qui regarde le monde», d’Alexandra Badea porte un regard sur le parcours d’un migrant, d’après les questionnements de jeunes bénévoles impliqués dans l’action humanitaire.
Expositions
«Jil lioum», une jeunesse en mouvement est une exposition photographique conçue pour l’espace public et mettant en lumière le travail de 6 photographes marocains.
• Exposition État(s) de passage, portée par Achraf Remok, un jeune curateur, réunissant 14 artistes.
Musique et Danse :
• Une carte blanche donnée à la rappeuse Khtek, lauréate de deux résidences de création en France, pour célébrer sa vision du rap et donner à entendre les nouvelles voix de la scène urbaine.
• Le spectacle de danse Matahat, L’Brahech mettant en scène deux compagnies lauréates du Prix Taklif, décerné aux chorégraphes émergents.
• Pour fêter leurs 20 ans, les «Nuits du Ramadan» se renouvellent en ouvrant la programmation musicale à un spectacle chorégraphique d’envergure : La terre en transe de Taoufiq Izeddiou.
Conférences et débats :
• Le cycle de débats «Les Rendez-vous de la philosophie» revient cette année autour d’un thème brûlant «Ambivalence des passions. Où va le monde ?» Il rassemble plus de 4.000 participants autour de philosophes, écrivains, psychanalystes, artistes.
• La deuxième édition du Festival de création sonore, Amwaj, avec des écoutes collectives, performances artistiques, expositions, rencontres scolaires et résidences.
• Le «Live Magazine», une soirée unique au théâtre, pendant laquelle des journalistes, des photographes, des artistes se succèdent sur scène pour raconter une histoire enquêtée.
Création numérique :
• Playful propose une expérience inédite de pratique collective du jeu vidéo en salle de cinéma.
• Le projet «Samifati & Transe Gnawa Express» fusionne musique gnaoua, électro et visuel immersif à travers une performance festive et fédératrice.
• Novembre numérique, le mois des cultures numériques permettra de découvrir des œuvres à la croisée de la réalité virtuelle, des jeux vidéo, et des nouvelles technologies.