Culture

Jihane Bougrine chante la liberté : «Houria», un cri entre darija et wolof

Quand la darija marocaine rencontre le wolof sénégalais, cela donne «Houria» : un chant pluriel, un poème musical, une prière portée par la rage douce de deux voix engagées, celles de Jihane Bougrine et Kanyzii Riix.

26 Juillet 2025 À 15:42

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«Je ne sais pas pourquoi j’écris ces mots. Peut-être parce qu’ils me brûlent.» C’est par ces mots que Jihane Bougrine confie la genèse de «Houria», née d’un sentiment d’impuissance face à la douleur du monde. Une chanson comme un cri, un souffle et un besoin de dire, malgré tout. «On se sent, parfois, si petits face à la misère du monde, alors on chante. On crie. Mais qui nous écoute vraiment ?»

«Houria» («liberté», en arabe) est une ode à celles et ceux qu’on oublie. Une voix pour la Palestine, pour les peuples opprimés, pour les exilés invisibles. Entre rock, rap et poésie militante, le morceau brise les frontières musicales et géographiques, pour affirmer l’universalité du combat pour la dignité.

Le clip, tourné à l’iPhone sous le regard de Julien Fouré, revendique une esthétique brute et sincère, loin des productions lisses. «Un clip fait avec les moyens du bord, mais le cœur en feu», dit Jihane. On y ressent l’urgence de créer, de témoigner, de se tenir debout, même quand la voix tremble.

Portée par une génération d’artistes pour qui la musique est aussi une prise de position, «Houria» s’inscrit dans une démarche militante.

«On n’a pas les armes, mais on a la musique. On a l’art. On a l’Afrique.»

À travers cette œuvre collective, Jihane Bougrine et ses complices rappellent que l’art, même fragile, peut être un acte de résistance.

Dans un monde qui vacille, «Houria» est un cri pour la liberté, pour celles et ceux qu’on ne veut pas entendre, pour continuer à espérer, à chanter, même quand c’est dur.
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