LE MATIN
06 Octobre 2023
À 09:47
Ce travail est le fruit d’une résidence, pendant trois mois, de
Hako Hankson à Casablanca. La ville a eu une influence palpable sur l’artiste qui a syncrétisé le langage, emprunt de sa culture d’origine, avec les choses vues dans la métropole marocaine.
«L’exposition de Hako Hankson participe de la volonté de la
galerie d’art L’Atelier 21 à s’ouvrir davantage sur les artistes du continent africain, en en faisant l’un des fondamentaux de sa stratégie curatoriale au même titre que la promotion des plasticiens marocains», indique un communiqué de la galerie.
Hako Hankson est né en 1968 à Bafang, au
Cameroun. De son vrai nom Gaston Hako, l’artiste autodidacte est plongé dès son enfance dans la culture traditionnelle de l’ouest du Cameroun et dans les rituels de sa tribu. D’un père sculpteur, élevé dans une famille de notables, Hako Hankson puise ses premières inspirations dans les objets des rites d’initiation qui l’entourent, tels que les masques ou les statuettes. Aux yeux de l’enfant, la maison familiale s’apparente déjà à un musée en miniature hanté par l’esprit des ancêtres et nourri par des croyances animistes sacralisant notamment les animaux dont la figuration sera constante dans la peinture de l’artiste.
Si ce substrat culturel innerve l’activité artistique du peintre, sa peinture ne se résume pas à cette appartenance ethnique. Bien au contraire, elle se réapproprie ces réminiscences de l’enfance, ces manifestations divinatoires et ces images sacrées pour les transformer en un geste spontané retrouvant la liberté créatrice qui reste l’apanage de tout artiste autodidacte, rétif à toute forme d’académisme.
Hako Hankson peint sur de grands formats des scènes à la fois ancestrales et ultra-contemporaines, qui nous plongent dans un univers féérique dans lequel on retrouve les mythes et les croyances des anciennes civilisations africaines. L’artiste ne cesse de se positionner ainsi aux frontières entre le profane et le sacré. Hako Hankson vit et travaille à Douala au Cameroun.