Fadwa Misk
28 Décembre 2023
À 15:58
Comment imaginez-vous la vie des
journalistes ? La vérité se cache souvent entre clichés glamours et jugements à l’emporte-pièce. Et c’est là que le «Live Magazine» braque son projecteur. Conçu comme un journal sur scène, le spectacle donne à découvrir les histoires insolites narrées par les professionnels de la presse eux-mêmes. Il ne s’agit pas simplement de rabâcher que les journalistes sont des gens comme les autres, avec des émotions, des crédits bancaires et des débuts d’arthrose. Il est surtout question de partager les histoires qui se cachent derrière les reportages et les photographies publiés dans les médias traditionnels, afin de donner vie aux récits intimes et de mettre de la nuance dans un monde qui en manque cruellement.
100% éphémère, 99% vrai
Éphémère, le «Live Magazine» n’est pas voué à laisser de trace. Il n’est d’ailleurs pas enregistré. Tous les récits puisent dans la spontanéité et l’émotion du moment. Et pour ne rien gâcher au spectacle, des artistes se joignent aux journalistes pour compléter le panorama. Cela peut être des comédiens, des musiciens, des réalisateurs, des danseurs ou des philosophes, au gré de la rencontre et de la scène choisie. Chaque histoire est ainsi «accompagnée de musique, avec son propre rythme, tempo, mélodie, fantaisie et supplément d’âme», écrit-on sur le site du «Live Magazine».
Trois dates sont prévues au Maroc : le
17 janvier à l’Institut français de Marrakech, le
19 janvier à l’Institut français de Casablanca et
le 20 janvier au Théâtre Renaissance de Rabat. Aucun programme n’est donné à l’avance. Ironique et décalé jusqu’au bout, le «Live Magazine» partage son programme à l’issue de la représentation. En participant à cette expérience insolite, le public marocain sera sûrement amené à dépasser les stéréotypes sur la presse, cumulés suite au foisonnement du «Churnalisme» et autres pratiques journalistiques peu éthiques. Les tickets sont en vente en lieu du spectacle : Réservez vos places !
Derrière le «live»
Derrière une idée originale, il y a toujours un personnage atypique. Elle s’appelle Florence Martin-Kessler et à en croire son parcours protéiforme, la vie lui est une scène ouverte. Fondatrice et PDG de «Live Magazine», une initiative qu’elle a imaginée à la fin de sa résidence d’un an à la «Nieman» de Harvard, Florence Martin-Kessler a décidé depuis longtemps de claquer la porte à la monotonie, pour aller à la chasse aux histoires. Son appétit a été comblé au Soudan du Sud lors d’une mission pour Arte, à Wall Street pour le «New York Times», au Cambodge pour la revue «XXI», avant de faire le virage décisif qui lui permet de tourner son premier documentaire entre l’Inde et les États-Unis.
Au-delà du spectacle, le «Live Magazine» offre également ses talents variés, allant de la conception éditoriale au storytelling, du coaching à l’écriture, de la direction artistique à la production, pour des événements personnalisés. Le «Live Magazine» a également donné naissance à un format papier, ainsi qu’à La Filière, une série sonore de 10 épisodes captivants, fruit d’une union heureuse avec «France Culture». Il s’agit d’une enquête sur une famille liée aux pages sombres de l’histoire nazie. Sous la direction de Philippe Sands, l’enquête prend vie grâce aux voix envoûtantes d’Irène Jacob et de Lambert Wilson. À découvrir sans attendre !