LE MATIN
02 Février 2024
À 17:08
"La stratégie de
financement de la
lutte contre le changement climatique devrait permettre d’évaluer le gap de
financements verts et d’identifier les mesures et mécanismes à même de permettre au secteur financier national, ainsi qu’aux
institutions financières étrangères, de massifier leurs contributions à la
finance verte et climatique", a précisé
Abdellatif Jouahri qui intervenait lors d’une conférence sur "l'impact macro-économique du
changement climatique", co-organisée par BAM et la
Banque centrale d'Espagne. Cette stratégie, a-t-il soutenu, s’accompagnera de l’adoption d’une taxonomie financière verte nécessaire pour canaliser les flux financiers et prévenir le "
green washing".
Évoquant les efforts déployés par le
Maroc pour faire face aux effets du changement climatique, M. Jouahri a passé en revue les conventions internationales en matière de climat ratifiées par le Royaume. Le Royaume a lancé plusieurs programmes et stratégies sectorielles d’envergure, notamment le "
Plan Climat National 2020-2030", la "
Stratégie Nationale Bas Carbone à l’horizon 2050"et le "
Plan National de l’Eau 2020-2050", a-t-il rappelé.
Dans le
secteur énergétique, les ambitions sont également élevées avec comme but de porter à 52% la part des
énergies renouvelables dans le
mix énergétique d'ici 2030, a indiqué M. Jouahri, notant qu’en novembre 2021, le Maroc a présenté une Contribution Déterminée au Niveau National révisée avec un objectif, plus ambitieux, de réduction de 45,5% de ses
émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
En matière de
politique budgétaire, la loi-cadre sur la fiscalité adoptée en 2021 inclut parmi ses objectifs la promotion de la
protection de l’environnement, notamment à travers l’instauration d’une
taxe carbone, a-t-il dit. "Au niveau de
Bank Al-Maghrib, nous nous sommes inscrits depuis plusieurs années dans ces efforts nationaux et mondiaux de lutte contre le changement climatique et ses conséquences", a fait remarquer M. Jouahri. Ainsi, la Banque Centrale a édicté en 2021 une directive sur la gestion des risques financiers liés au
changement climatique et à l’environnement et se penche actuellement sur de nouvelles directives réglementaires pour fournir aux banques des orientations sur les données à collecter et les indicateurs et métriques à mettre en place pour mesurer les risques climatiques émanant des grands emprunteurs et évaluer la part verte et durable de leurs portefeuilles.
Bank Al-Maghrib intègre le principe de durabilité dans sa directive d’investissement
Sur le plan de la gestion de ses
réserves de change,
Bank Al-Maghrib intègre le principe de durabilité dans sa
directive d’investissement et ce, en favorisant les placements à caractère durable et responsable.
En tant qu’entreprise, Bank Al-Maghrib a renforcé ces dernières années son engagement environnemental, l’érigeant en axe majeur de sa politique de
responsabilité sociétale. Elle a mis en place en 2019 une structure dédiée, pour une meilleure prise en compte du
changement climatique dans ses missions et la réduction de
l’empreinte environnementale de ses activités. A cet égard, la Banque a réalisé en 2021 un bilan de ses émissions de gaz à effet de serre et a défini un plan de leur réduction comprenant principalement des
programmes d’efficacité énergétique, d’utilisation des
énergies renouvelables et de
mobilité durable.
Cette conférence a connu la présence notamment du ministre de l'Equipement et de l'Eau,
Nizar Baraka, de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable,
Leila Benali, du président du Conseil économique, social et environnemental,
Ahmed Reda Chami, du gouverneur de la Banque d'Espagne,
Pablo Hernandez De Cos, de l'ambassadeur d'Espagne au Maroc,
Ricardo Díez-Hochleitner, et des représentants des secteurs bancaire et financier marocains.