Économie

Déficit budgétaire de 3,9 milliards de dirhams en ce début de 2025 (TGR)

À fin janvier, le déficit budgétaire s’établit à 3,9 milliards de dirhams, contrastant avec un excédent de 2 milliards de dirhams enregistré un an plus tôt, soit une détérioration de 266 %, selon les données publiées par la Trésorerie Générale du Royaume (TGR).

14 Février 2025 À 10:15

Le Trésorier du Royaume entame 2025 avec un déficit de 3,9 milliards de dirhams. Ce solde négatif tient compte d’un apport positif de 16,49 milliards de dirhams provenant des comptes spéciaux du Trésor (CST) et des services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA), précise la TGR dans son dernier Bulletin mensuel de statistiques des finances publiques.

Les recettes ordinaires du Trésor ont affiché une solide progression de 21,2%, atteignant 33 milliards de dirhams contre 27 milliards un an plus tôt. Cette dynamique a été portée par la forte hausse des recettes de l’impôt sur le revenu (IR), qui ont bondi de 78,1% pour atteindre 10 milliards de dirhams, notamment grâce à un apport exceptionnel de 3,8 milliards de dirhams issu de l’opération de régularisation volontaire de la situation fiscale des contribuables. De même, les recettes de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) ont progressé de 16,8%, atteignant 10 milliards de dirhams, avec une hausse notable de la TVA intérieure de 24,3%. En revanche, une stabilité des Taxes Intérieures de Consommation (TIC) sur les produits énergétiques (-0,1%) et la légère augmentation des droits d’enregistrement et de timbre (+2,5%) a été constaté sur ces segments. À noter que les recettes non fiscales ont reculé de 27 %, une baisse largement attribuable à la chute de 58 % des revenus du monopole de l’État, qui se sont limités à 72 milliards de dirhams contre 173 milliards un an auparavant.



Sur le front des dépenses, la tendance est nettement haussière. Les charges ordinaires du Trésor ont bondi de 75,7%, atteignant 41 milliards de dirhams à fin janvier 2025, contre 23 milliards l’année précédente. Cette envolée résulte principalement de la forte augmentation des dépenses des autres biens et services, englobant les charges communes et les dépenses de matériel, qui ont progressé de 164%, passant de 9,8 milliards de dirhams à 25 milliards. Les charges d’intérêts de la dette, quant à elles, ont enregistré une hausse plus modérée de 4%, s’élevant à 1,6 milliard de dirhams. Parallèlement, les investissements publics ont débuté l’année sur une dynamique positive, avec une enveloppe de 12 milliards de dirhams, en hausse de 10%.

Cette forte progression des dépenses a creusé le besoin de financement du Trésor, qui a atteint 26 milliards de dirhams contre 11 milliards un an auparavant. Pour le couvrir, l’État a intensifié son recours au financement intérieur, mobilisant 30 milliards de dirhams, soit plus du double des 13 milliards levés en janvier 2024. De son côté, le recours à la dette extérieure s’est établi à 4 milliards de dirhams, contre un solde négatif de 2,6 milliards un an plus tôt.
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