Le déficit commercial du Maroc se creuse de 13,3% à fin janvier 2025

L’année a débuté avec une accélération des importations de biens. À fin janvier, celles-ci ont progressé de 3,4 % sur un an pour atteindre 59,84 milliards de dirhams, d’après les dernières statistiques de l’Office des Changes. À l’inverse, les exportations enregistrent un recul de 2,4 %, se chiffrant à 35,35 milliards de dirhams. Conséquence directe : le déficit commercial s’aggrave de 13,3 %, s’établissant ainsi à 24,48 milliards de dirhams. Dans ce contexte, le taux de couverture des importations par les exportations recule de 3,5 points, atteignant 59,1 %.

Importations : seule la facture énergétique baisse !

Seule la facture énergétique affiche un repli, avec une baisse de 11,6 % sur un an, s’établissant à 8,53 milliards de dirhams. En dehors de ce secteur, toutes les autres catégories de produits connaissent une hausse.

En tête, les produits finis d’équipement enregistrent 14,15 milliards de dirhams d’importations, soit une progression annuelle de 10,8 %. Cette dynamique s’explique principalement par l’augmentation des achats de soufre brut et non raffiné, d’huiles végétales (palme, palmiste et olive) sous leurs formes brutes ou raffinées, précise l’Office des Changes.

Les demi-produits suivent avec 13,03 milliards de dirhams, en hausse de 1,7 % sur un an. Cette progression est attribuée à la montée des achats d’avions et d’autres véhicules aériens ou spatiaux, de centrifugeuses et d’appareils de filtration des liquides et gaz, ainsi que des machines destinées au travail du caoutchouc et des plastiques.

Les produits finis de consommation connaissent également une augmentation, atteignant 12,81 milliards de dirhams, soit +6,4 % sur un an. Cette hausse résulte principalement d’une augmentation des achats de tissus et fils synthétiques, de médicaments et produits pharmaceutiques, ainsi que de meubles, matelas et articles d’éclairage. Enfin, les produits alimentaires se classent en quatrième position avec 8,21 milliards de dirhams d’importations, en hausse de 3,1 %. Cette augmentation est portée par la progression des achats de maïs, d’animaux vivants et de tourteaux.

Exportations : les 3 premiers pourvoyeurs de devises du pays en repli

Côté exportations, les trois principaux contributeurs aux recettes en devises affichent une baisse notable. Malgré son statut de leader, le secteur automobile voit ses ventes internationales reculer de 10,9 %, s’établissant à 10,28 milliards de dirhams.

Le secteur agricole et agroalimentaire enregistre également un repli de 2,3 %, totalisant 8,69 milliards de dirhams. Ce déclin est dû à la baisse des ventes du segment de la construction et de l’extérieur, partiellement compensée par une hausse des exportations du câblage.

Les exportations de phosphates et dérivés chutent de 10,7 %, atteignant 5,63 milliards de dirhams. Cette contre-performance s’explique par une baisse des ventes de phosphates bruts, d’engrais naturels et chimiques ainsi que d’acide phosphorique.

Le secteur de l’électronique et de l’électricité subit aussi une contraction avec un recul de 9,1 %, à 1,42 milliard de dirhams. La baisse des exportations de composants électroniques n’a été que partiellement compensée par l’augmentation des ventes de fils, câbles et autres conducteurs isolés pour l’électricité.

Des secteurs en pleine dynamique

En revanche, certaines filières affichent des résultats positifs. Le secteur aéronautique se distingue par une progression notable, avec une hausse de 14,2 %, portant ses exportations à 2,39 milliards de dirhams. Cette performance est soutenue par l’essor du segment de l’assemblage et de celui de l’EWIS (Electrical Wiring Interconnection Systems).

Le textile et cuir bénéficie également d’une croissance de 5 %, avec des exportations atteignant 3,75 milliards de dirhams. Ce dynamisme est principalement porté par la hausse des ventes de vêtements confectionnés.