Économie

Nouveau dispositif pour encadrer la filière du blé tendre et garantir un pain à prix modéré

Paru au Bulletin officiel du 2 octobre 2025, un dispositif encadrant la fabrication et la distribution du « farine nationale subventionnée » entre en vigueur. L’objectif est d’assurer un approvisionnement régulier et de qualité du marché national en pain à prix modéré, tout en encadrant rigoureusement la chaîne de valeur du blé tendre. Ce programme repose sur cinq mesures centrales : achat du blé via appels d’offres gérés par l’ONICL, fixation d’un prix de vente plafonné, encadrement technique de la fabrication, subvention des frais logistiques et mise en place de mécanismes stricts de traçabilité.

10 Octobre 2025 À 15:44

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Ce système résulte d’un arrêté conjoint entre le ministre de l’Intérieur, le ministre de l’Agriculture, et le ministre délégué chargé du Budget. Il établit un cadre réglementaire renforcé pour la campagne 2025-2026, visant à réguler la production et la distribution de la farine subventionnée à base de blé tendre, dans le but d’assurer à la fois disponibilité, qualité et stabilité des prix pour les consommateurs.



Le texte s’inscrit dans le prolongement des dispositions légales encadrant le fonctionnement de l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), désormais chargé de piloter les achats de blé tendre destiné à la fabrication de cette farine via des appels d’offres ouverts. Ces appels sont exclusivement ouverts aux commerçants de céréales et aux coopératives agricoles marocaines déclarés auprès de l’Office.

Prix plafonnés et modalités d’acquisition

Le prix de vente du blé tendre aux minoteries industrielles est fixé à 258,80 dirhams le quintal, ajustable en fonction de la qualité, selon les caractéristiques d’un blé type précis annexé à l’arrêté. Ce prix tient compte des coûts logistiques, notamment le transport, le stockage, ainsi qu’une majoration fixe de deux dirhams par quintal.

L’État s’engage à compenser l’écart entre ce coût d’acquisition et le prix de vente effectif de la farine aux consommateurs, via une subvention reversée aux minoteries par l’ONICL. Ce mécanisme est assorti de mesures de remboursement des frais engagés en cas de redistribution géographique pour des raisons d’approvisionnement.

Deux types de farine encadrés

L’arrêté distingue deux catégories : la « farine nationale » et la « farine spéciale », toutes deux soumises à des normes techniques strictes. La première doit être produite avec un taux d’extraction de 81%, la seconde avec un taux de 74%. Les marges de mouture autorisées sont fixées à 31,25 dirhams pour la farine nationale et 31,61 dirhams pour la farine spéciale, par quintal.

Le conditionnement est également normalisé : les sacs doivent contenir 50 kg nets, arborer une bande verte de 10 cm sur chaque face, et afficher lisiblement le prix de vente au public, sauf dans les provinces du Sud bénéficiant d’un tarif préférentiel.

Vente au détail et subvention ciblée

Le prix public maximal pour la farine nationale est fixé à 200 dirhams le quintal, quel que soit le volume acheté. Le prix de sortie d’usine est plafonné à 182 dirhams. Dans les provinces du Sud, le tarif est abaissé à 100 dirhams le quintal, avec une compensation intégrale par l’État des surcoûts de transport.

Le montant de la subvention versée aux minoteries pour la farine nationale vendue hors provinces du Sud est fixé à 143,375 dirhams par quintal. Le gouvernement prend également en charge l’ensemble des coûts logistiques jusqu’aux centres bénéficiaires, ainsi que les frais de manutention et de transport local le cas échéant.

Le dispositif comprend enfin des mécanismes de traçabilité et de suivi. Un système d’identification par numérotation et scellés est mis en place pour garantir la conformité des circuits de production, de conditionnement et de distribution. Ces mesures visent à éviter les détournements et à assurer que la farine subventionnée atteigne bien les consommateurs ciblés.
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