Saloua Islah
01 Octobre 2025
À 15:40
Dans son communiqué,
le Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNEsup) indique avoir examiné les discussions menées avec le ministère. Le verdict est sans appel : « ces réunions n’ont rien donné de concret ». Les enseignants-chercheurs estiment que leurs attentes n’ont pas été prises en considération, que le dialogue « n’est pas sérieux » et qu’on leur oppose surtout « de la procrastination ».
Le point de rupture, selon eux, réside dans la manière dont le gouvernement a fait avancer la
loi 59.24. Présenté en plein été, ce texte qui redéfinit en profondeur
la gouvernance universitaire a été soumis sans concertation, alors que les conseils pédagogiques et les instances élues étaient à l’arrêt.
Le
SNESup dénonce un passage en force qui « vide les universités de leur autonomie, recentralise tous les pouvoirs et ouvre la porte à une privatisation progressive de l’enseignement supérieur ».
Au-delà de cette réforme, l’organisation pointe
une série de revendications laissées sans suite. Elle rappelle qu’il existe déjà des accords sur plusieurs dossiers précis : la régularisation des
promotions en attente depuis 2021, la révision des grilles indiciaires, l’intégration des
enseignants de certains instituts au
système universitaire ou encore l’exonération des primes de recherche de l’impôt. Faute de mise en œuvre, le syndicat évoque un « sentiment de trahison » qui traverse le
corps professoral.
Face à ce blocage,
le
SNESup annonce l’ouverture d’une nouvelle phase de lutte.
La
grève nationale des 6 et 7 octobre en constitue la première étape. Mais le mouvement ne compte pas s’arrêter là : dans les deux semaines à venir, il prévoit d’engager une série de rencontres avec des forces politiques, syndicales, associatives et de défense des droits, afin de constituer
un front national pour la défense de l’université publique et la sauvegarde de ses acquis.