Regina Halmich, plus grande de tous les temps, a tiré sa révérence

Elle a remporté son dernier combat vendredi aux points (95-95, 97-94, 96-94), à l'issue de 12 reprises, contre l'Israélienne Hagar Shmoulefeld Finer.

"Dans mes rêves les plus fous je ne pensais pas accomplir tout ça. Je suis fière que la boxe féminine soit sortie du néant avec moi", souligne Regina Halmich, à l'heure du bilan d'une carrière exceptionnelle.

Après 13 ans, huit mois et 26 jours, la jolie poupée blonde d'à peine 1,60 m pour 50 kilos, a décidé, à 31 ans, de raccrocher les gants alors qu'elle est à l'apogée de son parcours.

"Il faut savoir se mettre des limites sinon c'est trop dur d'arrêter", explique celle qui prépare son départ depuis "un ou deux ans".

"J'ai atteint tous mes objectifs et je voulais me retirer au moment où je suis championne du monde même si j'ai le cœur lourd", ajoute-t-elle.

Dans sa retraite de Karlsruhe, dans le pays de Bade, elle pourra contempler ses trophées ou compter et recompter ses succès. Leur nombre donne le tournis. D'ailleurs avec Regina Halmich, il est plus simple de faire le bilan des défaites. La boxeuse n'en a en effet encaissé qu'une seule dans sa carrière (plus un nul en septembre 2004), le 20 avril 1995 à Las Vegas où elle abandonne sur K.O. technique en raison d'une blessure à la joue!

Playboy
Les spécialistes assurent qu'elle a écrit à elle seule un chapitre de l'histoire du sport, en particulier dans son pays où elle est devenue une légende. Quelque 8,8 millions de téléspectateurs ont suivi son combat vendredi soir, à Karlsruhe, où 7.500 spectateurs se pressaient autour du ring pour assister à son dernier match, contre l'Israélienne de 23 ans.

En Allemagne, la sportive est entrée dans la légende en 2001 en cassant le nez d'un célèbre animateur sur un plateau de télévision... "Quelque 7,5 millions de personnes ont regardé ça à la télé, cela a beaucoup contribué à ma popularité", sourit-elle aujourd'hui.

Le galbe de ses hanches dénudées, exposé au regard des lecteurs de Playboy, a également contribué à l'intérêt du public.

Et lors de la pesée, à la veille de son dernier combat, elle a offert à l'objectif des photographes un affriolant soutien-gorge noir rehaussé de dentelle blanche quand son adversaire posait, elle, en brassière synthétique.

Mais au delà des paillettes, Regina Halmich a surtout contribué, par sa personnalité hors du commun et sa volonté de fer, à sortir la boxe féminine des bas-fonds.

Million dollar baby

On pense à l'héroïne du film de Clint Eastwood "Million dollar baby", dans une version moins tragique. Pour l'anecdote, toutes deux portent de grosses tresses africaines lorsqu'elles montent sur le ring.

De fait, c'est avec le karaté que tout a commencé pour Regina Halmich, qui doit à l'avenir commenter des combats de boxe à la télévision. Très vite, elle passe au kickboxing, discipline dans laquelle elle deviendra championne d'Europe en 1994, à 18 ans, à une époque où la boxe amateure féminine est encore interdite.

"C'est un modèle en tant que sportive. Elle est très ambitieuse et travailleuse", assure l'Ukrainien Vladimir Klitschko, champion IBF des lourds depuis avril 2006.