James Blake, en apportant un point important aux Etats-Unis face à la Russie à l'issue de la première journée, vendredi à Portland, a chassé quelques vieux démons et balayé les doutes quant à ses facultés d'assumer la pression d'une finale de Coupe Davis.
James Blake, en apportant un point important aux Etats-Unis face à la Russie à l'issue de la première journée, de l'édition 2007 de la Coupe Davis, finale, au Memorial Coliseum de Portland, Oregon. (Photos : AFP)
AFP
01 Décembre 2007
À 11:00
Joueur atypique, défilant comme modèle à ses heures perdues, ancien étudiant de Harvard, portant beau et parlant bien, le N.2 américain est à 27 ans un des porte-parole les plus écoutés de sa génération.
Sur le court aussi il séduit, grimpant jusqu'au 4e rang mondial fin 2006, après avoir connu beaucoup de bas (fracture des vertèbres cervicales, zona, paralysie faciale, mort de son père) dans sa carrière.
Avec deux bémols toutefois: un bilan décevant dans les tournois du Grand Chelem où il compte tout juste deux quarts de finale à son actif. Et un passé suspect en Coupe Davis qui lui a valu ces dernières semaines son lot de critiques de la part de la presse américaine.
Son ratio de douze victoires contre huit défaites avant son succès sur Mikhail Youzhny (6-3, 7-6, 6-7, 7-6) vendredi n'avait, il est vrai, rien de flamboyant. Pire, dans les matches à enjeu, au meilleur des cinq sets, il n'avait gagné que quatre matches sur onze.
Comme Andy Roddick et les frères Bryan avaient plutôt tendance à assurer, le principal responsable de l'absence de victoire en Coupe Davis depuis 1995 était ainsi tout trouvé aux yeux des Américains. D'où l'importance pour Blake de ce match face à Youzhny vendredi.
"Je n'oublierai jamais" "J'aimerais vraiment qu'il gagne ce match car je sais que cela signifie beaucoup pour lui, a commenté Roddick quelques minutes avant l'entrée en scène de son coéquipier. "Je serai fier de lui quoi qu'il arrive mais il a eu son lot de critiques et cela lui ferait vraiment du bien."
Pas étonnant dans ces conditions que Blake ait qualifié son succès sur Youzhny de "plus grande victoire de (sa) carrière". Il y avait le contexte bien sûr : "Jouer un de mes meilleurs matches dans une finale de Coupe Davis, à la maison, devant un public aussi nombreux, contre quelqu'un comme Youzhny, c'est assez unique, quelque chose que je n'oublierai jamais."
Mais aussi la satisfaction d'avoir pu donner tort à tous ceux qui pensaient qu'il allait craquer une nouvelle fois. "J'ai lu les articles et je voulais montrer aux gens que j'étais suffisamment fort mentalement pour affronter un tel environnement."
"Je suis vraiment heureux comment James a affronté l'adversité, a commenté son capitaine Patrick McEnroe. La manière dont il a géré la situation. Il a gardé une attitude positive de bout en bout. Il n'a rien lâché."
Selon McEnroe et ses coéquipiers, il n'y avait de toute façon pas le moindre doute : Blake est taillé dans le métal qui fait les champions. "Avoir leur confiance m'a beaucoup aidé. Ils ont toujours cru en moi", a réagi l'Afro-Américain qui juge "totalement ridicule" qu'on puisse penser qu'un joueur du Top 10 ne soit pas fort dans sa tête.
"Evidemment qu'il y en a qui sont un peu plus solides que d'autres. Mais la différence est minime. A ce niveau tout le monde est fort mentalement", a-t-il souligné, conscient toutefois que rien ne vaut la preuve par le terrain.