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Ieng Sary et sa femme nient les faits qui leur sont reprochés

Ieng Sary et son épouse Ieng Thirith, ex-ministres des Khmers rouges inculpés pour crimes contre l'humanité, ont tous deux contesté les faits qui leur sont reprochés, selon des documents diffusés jeudi au Cambodge par le tribunal parrainé par l'ONU et chargé de les juger.

15 Novembre 2007 À 11:56

Ieng Sary, 82 ans, ancien ministre des Affaires étrangères du régime ultra-communiste des Khmers rouges (1975-1979), a déclaré aux juges d'instruction qu'il ne pouvait accepter "certaines accusations" et il a demandé que les preuves de sa culpabilité soient produites.

"Je voudrais savoir la vérité sur une période noire de notre histoire", a-t-il dit en exigeant d'être maintenu en liberté, ce que la cour a refusé.

Arrêté lundi et mis en examen pour "crimes contre l'humanité" et "crimes de guerre", Ieng Sary a fait valoir que s'il mourait en prison, la première victime serait sa famille et la deuxième le tribunal qui perdrait ainsi, selon lui, un témoin important.

Ieng Thirith, 75 ans, ex-ministre de l'Action sociale sous les Khmers rouges arrêtée avec son époux et mise en examen pour "crimes contre l'humanité", a elle aussi contesté les faits qui lui sont reprochés.

"Les affirmations des co-procureurs sont fausses à 100%", a-t-elle dit, assurant qu'à son poste, elle n'avait fait "qu'aider la population".

Quelque deux millions de personnes ont trouvé la mort sous le régime des Khmers rouges, qui, au nom d'une idéologie mêlant maoïsme et nationalisme, a fait régner la terreur il y a 30 ans au Cambodge, vidant les villes au profit des campagnes, imposant le travail forcé et éliminant systématiquement tout opposant. Les Khmers rouges avaient été chassés du pouvoir en 1979 à la suite d'une invasion vietnamienne.
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