La Cour suprême rejette le dernier recours contre la réélection de Musharraf
La Cour suprême du Pakistan a rejeté jeudi le dernier recours contre la réélection du Président Pervez Musharraf le 6 octobre, ouvrant la voie à la proclamation officielle de son second mandat et à sa démission promise de ses fonctions de chef des armées, a annoncé un porte-parole de la Cour.
Le Président du Pakistan, le général Pervez Musharraf à Karachi. Photo : fr.news.yahoo.com
AFP
22 Novembre 2007
À 12:38
"Le dernier recours a été rejeté", a déclaré le porte-parole de la haute juridiction, Arshad Munir.
La Cour suprême, dont la composition a été remaniée dans un sens favorable à M. Musharraf à la faveur de l'état d'urgence qu'il a décrété au début du mois, devait confirmer jeudi sa réélection triomphale le 6 octobre, au suffrage indirect des assemblées nationales et provinciales sortantes, a estimé M. Qayyum, le procureur général, principal avocat du gouvernement dans le droit pakistanais.
Le Président du Pakistan, le général Pervez Musharraf, devrait démissionner ce week-end de ses fonctions de chef des armées, juste avant de prêter serment pour un nouveau mandat de chef de l'Etat, a assuré mercredi à l'AFP l'avocat du gouvernement, Malik Mohammad Qayyum.
L'opposition avait contesté l'éligibilité de M. Musharraf, invoquant la Constitution qui lui imposait, selon elle, d'abandonner sa casquette de chef d'état-major des armées avant le scrutin, mais aussi l'élection même, estimant que le futur chef de l'Etat devait être élu non pas par les assemblées sortantes mais par celles issues de législatives prévues le 8 janvier. M. Musharraf, qui a pris le pouvoir il y a huit ans par un coup d'Etat, a toujours promis, lui, qu'il abandonnerait l'uniforme une fois officiellement réélu.
Or, selon l'opposition, c'est parce que la majorité des juges de la Cour suprême lui étaient hostiles, que le chef de l'Etat a décrété l'état d'urgence, invoquant la menace islamiste. Dès le lendemain, cette loi d'exception lui a permis, de fait, d'évincer les juges récalcitrants et de recomposer la Cour à sa main.
Cette dernière a écarté lundi cinq des six recours de l'opposition contre sa réélection, n'en conservant qu'un qui n'y fait pas obstacle.