Dans le ciel de Pékin, une tour avant-gardiste imprime sa marque
Dans un ciel bleu d'hiver, la tour la plus avant-gardiste de Pékin, futur siège de la télévision centrale, est l'objet de toutes les attentions : les deux parties principales de cette arche distordue sont enfin connectées.
Construction en cours de la nouvelle maison de la Chine état diffuseur, China Central Télévision. (Photos : AFP)
AFP
11 Décembre 2007
À 13:51
"C'est le moment le plus intéressant de tout le processus", commente Ole Scheeren, le co-architecte allemand de l'agence OMA Rem Kolhaas, qui en 2002 a remporté l'appel d'offres international.
L'architecte allemand décrit l'ouvrage, dont il a la charge -actuellement un squelette formé de 10.000 tiges d'acier- comme une boucle pliée dans l'espace.
En plein quartier des affaires, surplombant un périphérique de l'Est de la capitale, elle est photographiée sous toutes les coutures.
Face à un tel défi architectural et à la complexité de la structure d'une hauteur de 234 mètres, les autorités de Pékin avaient mis en place une équipe de 13 ingénieurs, qui ont travaillé pendant deux ans avec OMA. Puis, le feu vert a été accordé en septembre 2004.
Une fois totalement achevé, en principe en 2009, l'ensemble constituera le plus grand siège au monde pour une entreprise et le deuxième immeuble de bureaux derrière le Pentagone. Budget initial : plus de 600 millions de dollars.
Pour donner encore plus la sensation de vertige, une structure en verre, au sol, sera installée dans la partie reliant les deux "piliers" de l'arche, explique Scheeren.
Avec l'Opéra de Pékin réalisé par le Français Paul Andreu, la tour CCTV, du nom du bras audiovisuel de la propagande chinoise, est le bâtiment public symbole du nouveau Pékin moderne qui accueillera les jeux Olympiques en août prochain. Sa structure principale doit d'ailleurs être achevée juste avant.
Sans parler des édifices sportifs, comme le Stade des Jeux, surnommé le "Nid d'oiseau", et la piscine olympique.
Pour Scheeren, l'ambition et la qualité des ces projets "dépassent largement ce qui a été produit avant non seulement en Chine mais aussi certainement dans d'autres villes du monde au cours de l'histoire récente".
L'architecte, qui a fait de Pékin la base de ses activités en Asie, se justifie face à ceux qui l'accusent de construire le nouveau siège d'un organe officiel du régime chinois.
"Cela ne représente qu'une petite contribution à un processus de transformation plus large, mais cela peut être, je l'espère, une contribution significative à un processus de changement qui a lieu de manière notable en ce moment", affirme celui qui est désormais un VIP en Chine, en raison de sa liaison supposée avec Maggie Cheung, star du cinéma de Hong Kong.