AFP
14 Janvier 2008
À 12:01
Me Céline Lorenzon a demandé à Eric Breteau, président de l'Arche de Zoé et son client, d'être présent lundi à l'ouverture de l'audience prévue à 09h30.
Me Lorenzon a confié à l'AFP qu'Eric Breteau était "très affaibli" en raison d'une grève de la faim entamée lors de sa détention au Tchad mais qu'elle lui avait demandé d'être malgré tout présent à l'audience. De son côté, Me Gilbert Collard a rappelé à l'AFP sa ligne de défense: "le tribunal doit adapter aujourd'hui la peine mais pour adapter cette peine, il faut valider une peine qui n'a pas été rendue conformément au droit démocratique".
Eric Breteau, Emilie Lelouch, Alain Péligat, Philippe van Winkelberg, Nadia Merimi et Dominique Aubry ont été condamnés à N'Djamena le 26 décembre 2007 à huit ans de travaux forcés pour la tentative d'enlèvement de 103 enfants au Tchad- qu'ils disaient orphelins du Darfour- après avoir tenté de les exfiltrer vers la France deux mois auparavant.
Les six Français avaient été transférés, avec leur accord, en France deux jours après leur condamnation, pour y purger leur peine dans le cadre de la convention judiciaire franco-tchadienne de 1976.
Le tribunal correctionnel de Créteil doit adapter leur condamnation, les travaux forcés n'existant pas en droit français. La décision devrait être soit rendue dans la foulée de l'audience, soit plus probablement mise en délibéré sous quinzaine.
Le procureur de Créteil Jean-Jacques Bosc avait annoncé à l'AFP, au lendemain de l'arrivée des six condamnés, qu'il demanderait huit années d'emprisonnement contre les six condamnés lors de leur comparution.
Ce lundi matin, les avocats de six condamnés devraient plaider sur la même ligne de défense : les droits de la défense ont été bafoués au Tchad et "la justice française ne peut pas laisser les choses en l'état".