Le CICR s'enquiert des efforts déployés par le Maroc
Une délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est enquise, jeudi à Smara, des efforts déployés par le Maroc en matière de lutte contre les mines antipersonnel dans les provinces du Sud, comme en témoigne la baisse du nombre des victimes de ces engins durant l'année en cours.
Baisse importante des victimes des mines dans les provinces sahariennes, à la faveur des actions menées par les équipes spécialisées des Forces Armées Royales pour le déminage. (Photo : commons.wikimedia.org)
MAP
22 Novembre 2008
À 08:24
La délégation du CICR, qui comprend Mme Claire Servoin, représentante de la Croix-Rouge en Afrique du Nord, et Srdjan Jovanovic, conseiller du CICR pour les opérations de déminage pour la région Mena, a suivi des exposés et des témoignages de plusieurs responsables axés sur les réalisations accomplies dans ce domaine et les entraves qui se dressent encore devant le déminage total dans la région.
Noureddine Dryef, membre fondateur de l'Association des victimes des mines antipersonnel, qui a participé à cette réunion, a indiqué que les échanges entre le CICR et les responsables locaux ont abordé les volets relatifs aux principaux développements dans les provinces du sud du Royaume, notamment la question du déminage.
Le Comité international de la Croix-Rouge a pris note de la baisse importante des victimes des mines dans les provinces sahariennes, à la faveur des actions menées par les équipes spécialisées des Forces Armées Royales pour le déminage, et des campagnes de sensibilisation initiées, depuis 2007, par les autorités provinciales avec le concours de l'Association des victimes des mines antipersonnel, a précisé M. Dryef dans une déclaration à la MAP.
Grâce à ces actions entreprises conformément aux Hautes Instructions Royales, dans le but de débarrasser les provinces du sud de ces engins, a-t-il dit, l'on a déploré que quatre victimes au cours de cette année, dont trois enfants légèrement blessés dernièrement lors de l'explosion d'une mine à Smara.
Il a expliqué que la campagne de sensibilisation menée par les autorités provinciales, en collaboration avec des partenaires civils et militaires, a ciblé diverses catégories de la population des provinces sahariennes, notamment les enfants, les éleveurs et les usagers de la route. Plusieurs mesures ont été prises dans ce sens, notamment, la mise en place de panneaux et de signalisation dans les zones jugées à risque.
Lors de cette rencontre, l'accent a été mis sur l'intérêt que porte l'Etat marocain aux victimes des mines, puisque celles disposant de preuves juridiques ont bénéficié d'indemnités financières et d'un suivi médical, en plus de l'attention accordée aux victimes de ce fléau dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain.
Les responsables locaux ont lancé, à cette occasion, un appel par l'intermédiaire du CICR aux autres parties pour mettre à la disposition des équipes marocaines spécialisées les cartographies des mines antipersonnel, soulignant la nécessité de doter la région d'ambulances d'urgences médicales et de procéder à l'hospitalisation à l'étranger des victimes des mines (quatre victimes) pour une prise en charge plus pointue.
Après les villes de Laâyoune et Smara, les membres de la délégation du CICR sont attendus vendredi à Dakhla et Aousserd. Un grand nombre de mines antipersonnel ont été placées volontairement par des éléments du ‘polisario' et de l'armée algérienne qui violaient la frontière méridionale maroco-algérienne durant les années 1970. Ces engins ont été également hérités de l'époque de la colonisation espagnole.