Fête du Trône 2004

Les Jamaïcains font front face aux questions sur leurs résultats

Les Jamaïcains, qui ont fait carton plein sur 100 m et 200 m chez les messieurs et chez les dames aux JO de Pékin, ont répondu, samedi, aux interrogations sur leurs performances, en affirmant que plus de la moitié de l'équipe avait subi des contrôles antidopage.

Le Jamaïcain Usain Bolt et son coéquipier Michael Frater commencent à courir 4 x 100 m relais lors des JO-2008 de Pékin. (Photo : AFP)

23 Août 2008 À 13:45

"La lutte contre le dopage est une question que nous prenons très au sérieux depuis plusieurs années", a assuré Mike Fennell, président du Comité olympique jamaïcain.

"Cela fait un certain temps que nous faisons des tests, sous le contrôle minutieux de l'IAAF (Fédération internationale d'athlétisme)", a poursuivi le dirigeant, ajoutant que plus de 90 contrôles avaient été effectués avant le début des Jeux.

Le chef de mission de la Jamaïque, Don Anderson, a pour sa part affirmé que 32 contrôles avaient été effectués sur des athlètes jamaïcains à Pékin pendant les épreuves. Usain Bolt, Asafa Powell, l'ancien recordman du monde du 100 m, ainsi que Sherone Simpson, médaillée d'argent sur 100 m, ont ainsi été contrôlés trois fois.

"Cela représente plus de 50% de notre équipe, a-t-il précisé. C'est, selon moi, plus qu'une preuve solide (de non recours au dopage, ndlr)".

Bolt, premier homme à remporter les 100 m, 200 m et relais 4x100 m, en battant les records du monde des trois épreuves, a lui aussi affiché sa sérénité.

"Nous avons été beaucoup contrôlés, a-t-il affirmé. Je l'ai été quatre fois avant même de courir. Ils ont pris du sang et de l'urine".

"Nous savons que nous sommes propres, a poursuivi l'homme le plus rapide du monde. Nous travaillons dur. Chaque fois qu'ils veulent nous contrôler, c'est plutôt bon pour nous."

"La Jamaïque est un pays très fier, a-t-il insisté. Nous travaillons vraiment dur pour rester au sommet. Nous avons des entraîneurs sérieux qui nous poussent vraiment à donner le meilleur de nous-mêmes."

"Rien à cacher"
Samedi dernier, après la victoire de Bolt sur 100 m, le médecin en chef de l'équipe de Jamaïque, Herb Elliott, avait anticipé les questions que pourrait susciter son nouveau record du monde .

"Je dis aux gens : ‘venez ici (en Jamaïque) voir notre programme, venez ici voir nos contrôles, venez voir comment nous procédons', a-t-il expliqué. Venez quand vous voulez, jour et nuit. Nous n'avons rien à cacher. Il y a la tradition. Il y a la détection. Bolt nous ne l'avons pas transformé, nous l'avons aidé à progresser et notamment au niveau de la biomécanique."

Trois anciens détenteurs du record du monde du 100 m ont été convaincus de dopage au cours des vingt dernières années : le Canadien d'origine jamaïcaine Ben Johnson, ainsi que les Américains Tim Montgomery et Justin Gatlin, prédécesseur de Bolt au palmarès olympique en 2004 à Athènes.

Un contrôle antidopage positif à la nandrolone a également mis fin à la carrière du Britannique d'origine jamaïcaine Linford Christie, champion olympique en 1992.

Le sprint féminin n'a pas été épargné. L'an dernier, l'Américaine Marion Jones a reconnu s'être dopée après des années de déni, perdant ainsi ses cinq médailles, dont trois en or, des jeux Olympiques de Sydney (2000).
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