Un historien algérien qualifie d'«authentique» le témoignage d'Aït Ahmed
L'historien algérien, Mohamed Lahcen Zghidi, a qualifié d'"authentique" le témoignage du leader historique Hocine Aït Ahmed, au sujet du détournement de l'avion, qui transportait en 1956 les dirigeants du Front de libération nationale (FLN) de Rabat à Tunis.
Hocine Aït Ahmed, président du Front des forces socialistes. (Photo : ffs1963.unblog.fr)
MAP
28 Mai 2008
À 13:10
Dans un entretien publié, mardi, par le journal algérien "Algérie News", sous le titre : "L'historien le Dr Mohamed Lahcen Zghidi : je confirme les propos de Hocine Aït Ahmed et Hassan II était un ami de la révolution algérienne", M. Zghidi a fait remarquer que Aït Ahmed est l'un des cinq leaders qui ont été dans l'avion détourné, pendant que Mohamed Hassanine Haykal est un "journaliste qui suit l'actualité de loin", ajoutant que "la méthodologie de la recherche historique impose que l'on accorde du crédit à Hocine Aït Ahmed qui a été directement concerné par cette affaire".
M. Aït Ahmed a présenté un témoignage vivant obéissant à des critères précis et objectifs, a expliqué l'historien algérien, ajoutant qu'il était inconcevable que Aït Ahmed "ne soit pas au fait de ce genre de questions", lui qui faisait partie de la délégation en charge des questions diplomatiques et qui a représenté l'Algérie à la conférence de Bandung.
M. Aït Ahmed, a-t-il poursuivi, n'est tenu par aucun engagement personnel avec la partie marocaine "d'où la valeur de son témoignage", ajoutant que "le Prince Hassan, lors du règne de son père Mohammed V, et en tant que Roi était lié par une amitié solide avec la révolution algérienne".
M. Zghidi a, en outre, fait remarquer que "le Maroc accueillait le commandement de la 5e zone de la révolution algérienne et abritait des fabriques qui armaient la révolution et tenaient lieu de base d'entraînement de l'armée de libération et de direction d'armement et d'intendance que dirigeait Mansour Bou Daoud". "Tout cela confirme l'amitié qu'avait le défunt en tant que Prince et Roi avec la révolution algérienne", a-t-il dit.
Hocine Aït Ahmed, avait, rappelle-t-on, réfuté les allégations du journaliste égyptien, Mohamed Hassanine Haykal sur de prétendues complicités marocaines dans le détournement de l'avion qui transportait en 1956 les dirigeants du FLN de Rabat à Tunis.
"Il était exclu qu'il y ait une complicité au sein du pouvoir marocain, puisque le Prince héritier a transmis au Roi Mohammed V (...) ma mise en garde et ma crainte contre les risques qu'encouraient le Roi", qui souhaitait prendre le même avion que les leaders algériens et "j'ai moi-même suggéré de prendre un 2e avion", avait affirmé le président du Front des Forces Socialistes Hocine Aït Ahmed dans une émission de la chaîne internationale de télévision Medi-1 Sat, diffusée lundi.