Le Danois Michael Rasmussen, exclu du Tour de France 2007, serait l'un des cyclistes professionnels ayant eu recours aux services d'un laboratoire autrichien, rapporte mardi la chaîne allemande ARD, une information que son ancienne équipe, Rabobank, n'a pas souhaité commenter.
Le Danois Michael Rasmussen, leader du classement général a relevé un premier défi en conservant le maillot jaune à l'issue du contre-la-montre d'Albi. (Photos : www.passionveloblog.com/ aliceadsl.eurosport.fr)
AFP
16 Janvier 2008
À 11:14
Selon ARD, Rasmussen, ainsi que ses anciens coéquipiers chez Rabobank, le Néerlandais Michael Boogerd et le Russe Denis Menchov, auraient entreposé du sang dans ce laboratoire, qui se trouve dans le collimateur de l'Agence mondiale antidopage (AMA), à des fins de dopage.
Rasmussen, alors leader du classement général, avait été exclu du Tour de France le 25 juillet par Rabobank, qui lui reprochait d'avoir menti sur son emploi du temps du mois de juin pour échapper à des contrôles antidopage inopinés.
La formation néerlandaise n'a, de son côté, pas souhaité réagir à ce qu'elle a appelé des "rumeurs".
"Formellement, nous ne sommes pas encore informés, je ne peux donc pas en dire beaucoup", a simplement expliqué à l'agence ANP le directeur par intérim de Rabobank, le Néerlandais Henri van der Aat, depuis Mojacar en Espagne, où la formation néerlandaise effectue un stage.
"Il y a actuellement beaucoup de rumeurs et le cyclisme est traîné dans la boue. Nous sommes attentifs aux valeurs sanguines de nos coureurs et tout à toujours été normal", a-t-il poursuivi.
Contacté par l'agence néerlandaise ANP, Michael Boogerd, aujourd'hui à la retraite sportive, n'a pas pu réagir directement car il se trouve cloué au lit par la grippe. Son épouse s'est faite sa porte-parole: "Nous sommes surpris et ça ne fait pas plaisir (d'être cité dans une affaire de dopage). Mais, d'un autre côté, il y a tellement de rumeurs...", s'est-elle contentée de dire.
La chaîne de la télévision publique allemande met également en cause l'Autrichien Georg Totschnig, qui a mis un terme à sa carrière, et un total de 30 sportifs de haut-niveau, dont "les deux tiers sont allemands", a-t-elle précisé.
ARD rapporte que des biathlètes et fondeurs appartenant pour certains "au très haut niveau mondial" auraient ainsi eu recours aux services du laboratoire Humanplasma, situé à Vienne.
Humanplasma fait l'objet de deux enquêtes, l'une du parquet de Vienne, l'autre du ministère de l'Intérieur et des douanes, à la demande de l'AMA.
L'ancien directeur de l'organisation antidopage, Dick Pound, avait alerté les autorités autrichiennes le 23 novembre en soulignant qu'"il y a de bonnes raisons de croire que cette société approvisionne des athlètes qui se réinjectent du sang à des fins de dopage".
Selon M. Pound, le laboratoire était soupçonné de fabriquer et de vendre des produits sanguins, notamment du sang déshydraté, pouvant être injectés pour se doper.