Les besoins vitaux de l'humanité sont de moins en moins satisfaits
En dépit de capacités humaines hautement performantes, les besoins les plus vitaux de l'humanité sont de moins en moins satisfaits, a affirmé, mercredi soir à Rabat, l'expert international Pierre Rabhi.
Les principes de la souveraineté alimentaire, impacts sur l'environnement et la santé. (Photo : www.equiterre.org)
MAP
01 Mai 2008
À 12:10
Il est indispensable, a-t-il dit, de mener des actions "qui consistent en la mise en pratique d'alternatives conciliant sécurité et salubrité alimentaires et sauvegarde des patrimoines nourriciers garants de l'autonomie et de la survie des populations".
M. Rabhi, qui animait une conférence-débat sur le thème "Environnement et humanisme", initiée par le club environnement de l'Association Ribat Al Fath pour le développement durable, a rappelé la création en 1994 du Mouvement pour la terre et l'humanisme qui tend à devenir une plate-forme d'échanges et d'inspiration pour tous ceux qui aspirent à un nouveau projet de société replaçant l'humain et la nature au centre des préoccupations.
Pionnier de l'agriculture biologique en France, expert international dans la lutte contre la désertification, M. Rabhi a insisté sur la transmission de l'agroécologie (agriculture écologique) comme éthique de vie et pratique agricole ayant pour objet la relation harmonieuse entre l'humain et la nature.
L'objectif étant aussi, a-t-il précisé, d'accompagner les populations, au Nord comme au Sud, vers la souveraineté alimentaire et la préservation de la terre nourricière, garante de la survie collective.
En France, le Mouvement pour la Terre et l'Humanisme dispense des stages d'initiation grand public permettant à chacun d'acquérir les bases du jardin potager biologique et de participer à une réflexion plus large sur la crise écologique et humaine actuelle.
En Afrique, ce mouvement contribue à différents programmes de solidarité avec les petits paysans afin de leur transmettre des savoir-faire adaptés et reproductibles pour reconquérir leur autonomie alimentaire et sauvegarder leur environnement naturel.
L'agroécologie représente bien plus qu'une simple alternative agronomique, elle est liée à une dimension profonde du respect de la vie et replace l'être humain dans sa responsabilité à l'égard du vivant, a-t-il expliqué.
Au terme de cette conférence, le président de l'association Ribat Al Fath pour le développement durable, Abdelkrim Bennani, a indiqué que la thématique choisie reflète le grand intérêt accordé par le Maroc au sujet de l'environnement.