Grand oublié de la liste des 23 pour l'Euro, Philippe Mexès a retrouvé grâce aux yeux du sélectionneur de l'équipe de France Raymond Domenech, obligé de rebâtir à la hâte une nouvelle défense après le naufrage du mois de juin et la retraite de Lilian Thuram.
Philippe Mexès retrouvé grâce aux yeux du sélectionneur, Raymond Domenech, obligé de rebâtir à la hâte une nouvelle défense. (Photo: www.lequipe.fr)
AFP
19 Août 2008
À 12:16
A 26 ans, le Romain se voit offrir une opportunité en or de tourner définitivement la page de ses relations tumultueuses avec les Bleus et Raymond Domenech. Depuis ses débuts professionnels en 1999, Mexès s'est vu accoler l'étiquette de "futur international", pas forcément facile à porter. Mais avec seulement 8 sélections en six ans, le compte n'y est pas pour l'un des défenseurs les plus respectés de la Serie A italienne.
A l'Euro, son nom était pourtant sur toutes les lèvres à mesure que la France se dirigeait inexorablement vers une piteuse élimination au premier tour et que son arrière-garde prenait l'eau de toutes parts. Le choix de Domenech de se passer de ses services, symbolisé par son départ en catimini du stage de préparation de Tignes avec les six autres bannis de la liste des 23, s'est avéré suicidaire.
Acculé après une campagne européenne catastrophique, le sélectionneur est aujourd'hui condamné à revenir en arrière et à rappeler un joueur avec qui il a toujours entretenu des liens compliqués.
Différends aplanis En décembre 2006, il avait ainsi fustigé dans France Football le manque de communication de Domenech, estimant "dommage qu'on aille voir des matches à Wigan avant la Coupe du monde et qu'on ne vienne même pas (l)'observer lors de la finale de la Coupe d'Italie". Sa non-sélection pour le Mondial-2006, déjà surprenante, lui avait laissé un goût amer.
Un an plus tard, il avait qualifié le patron des Bleus d'"antipathique", affirmant que celui-ci "se trompe toujours", après les propos polémiques de Domenech concernant l'Italie et les matches achetés. "Moins j'en entends parler, mieux c'est", avait-il même ajouté.
Mexès assure aujourd'hui avoir aplani ses différends avec le sélectionneur. Dans un entretien à France Football, paru mardi, il est ainsi revenu sur l'annonce de son éviction de la liste des 23 pour l'Euro.
"On s'est parlé entre quatre yeux. On s'est dit l'un et l'autre ce que l'on pensait de chacun (...) On a mis les choses à plat. C'est la première vraie discussion que j'avais avec lui. Il est simplement dommage qu'elle se soit déroulée dans ces circonstances", déclare-t-il.
Paix des braves "Je ne me suis jamais senti intégré en équipe de France (...), ajoute-t-il. J'avais l'impression d'être de passage. Jusqu'à cette conversation, il existait une forme d'incompréhension entre nous. Cette entrevue est le seul point positif que je garderai de Tignes (...) Avec Raymond Domenech on a crevé l'abcès et levé les préjugés qu'il pouvait avoir sur moi."
Cette paix des braves est dans l'intérêt des deux parties. Domenech doit trouver au plus vite un successeur à Thuram. Mexès, adoubé par le recordman des sélections en bleu (142), doit profiter de cette fenêtre de tir pour se frayer une place aux côtés de Gallas.
Le joueur d'Arsenal a d'ailleurs déjà voté pour le Romain. "J'ai déjà joué un peu avec lui, a-t-il affirmé lundi à Clairefontaine. Tout le monde connaît Philippe, il a beaucoup de qualités, il a pu le démontrer déjà à Auxerre. Maintenant il est un peu plus âgé. L'année dernière à la Roma il a fait une très bonne saison. C'est un autre joueur qui va mettre la pression, cela sera bien pour le groupe."