12 siècles de l'histoire de la musique féminine au Royaume
Un concert de musique haut en couleurs mettant côte à côte des figures emblématiques et des porteuses du flambeau de la musique marocaine a été organisé, vendredi soir, dans la capitale spirituelle du Royaume.
Fatima Tihihit greffe sur le substrat amazigh un cumul d'apports. (Photo : www.aljadide.com)
MAP
31 Mai 2008
À 13:51
Initié par l'Association "1200e anniversaire de la fondation de la ville de Fès", ce spectacle, s'inscrivant dans le cadre des festivités marquant 12 siècles de la contribution féminine dans l'histoire du Maroc, a réuni une palette d'artistes femmes venues des diverses régions du Maroc rural et urbain et représentant des styles ancestraux et d'autres modernes.
Ainsi, plusieurs artistes se sont succédé sur scène pour le plus grand bonheur du public qui a pu, le temps d'une soirée, apprécier la douceur d'une musique représentant les différentes régions du royaume et puisant ses racines dans la richesse et la diversité de la culture marocaine.
Cette soirée, organisée à la place historique Bab Boujloud, a été ouverte par une superbe opérette intitulée "Voix et rythmes du Maroc" et interprétée par des artistes, qui n'ont pas fait dans la demi-mesure en offrant aux heureux spectateurs un voyage au cœur du patrimoine musical marocain.
Ce spectacle émouvant a restitué tout le prestige du passé et du présent de la musique marocaine Fès, à travers des chansons sublimes interprétées par des chanteuses de renom.
De Najat Aatabou à Françoise Atlan en passant par Fatima Tihihit, Fatima Zahra Laaroussi, Hayat Boukhris, Leila Gouchi et Mona Roukachi et beaucoup bien d'autres, le concert a été un mélange réussi de styles ancestraux et modernes.
Les artistes, qui ont animé la soirée, ont su porter le flambeau et assurer une continuité joyeuse d'un héritage artistique voué à un avenir radieux. Elles sont les héritières d'un patrimoine marocain caractérisé par la richesse des expressions musicales et chorégraphiques.
A travers cette diversité qui se veut un reflet logique de la longue histoire du Maroc et de l'opportunité de sa position géo-historique, le Royaume, qui a toujours été une mosaïque unie et multiple de peuples et de cultures, a donc pu développer une sensibilité musicale particulière enrichie par l'histoire.
Sa position à la croisée des chemins, à la pointe ouest du "monde ancien", le prédisposait à "greffer" sur le substrat amazigh, un cumul d'apports : le rythme africain subsaharien, les survivances rituelles gréco-romaines et africaines, le modalisme arabe et le raffinement andalou.
Le patrimoine musical porte la marque indélébile de cette histoire mais se place également dans la continuité. Une soixantaine de genres musicaux et chorégraphiques sont représentés au Maroc, sans que soient prises en compte les variantes d'un même genre.
Ces genres peuvent être classés en trois familles différentes concernant la musique traditionnelle d'art, la musique populaire et la musique de l'époque moderne.
Le spectacle présenté a clôturé la première journée d'une série de manifestations célébrant les contributions féminines apportées tout au long de l'histoire à l'édification du Maroc sur les plans social, politique, culturel, scientifique et spirituel.
Outre ce spectacle, cet événement est ponctué par un colloque sur "Le Maroc au Féminin", une exposition collective de peinture intitulée "Les femmes artistes", un show de Fantasia au féminin et un défilé "Histoire du vêtement féminin".
L'organisation de cette manifestation, consacrée à l'histoire du Maroc au féminin, constitue l'un des six axes majeurs du concept des célébrations du 1200ème anniversaire de la fondation de la ville de Fès, placées sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et dont le lancement des festivités a été donné le 5 avril dernier.