Véritables chefs d'œuvre architecturales à sauvegarder
Les Fontaines et les latrines traditionnelles qui font partie intégrante du patrimoine culturel et religieux de la capitale spirituelle du Royaume, sont de véritables chefs d'œuvre architecturales qu'il faut sauvegarder.
Les fontaines avaient constitué des points d'approvisionnement en eau aussi bien pour les habitants de la ville de Fès et que pour ses visiteurs. (Photo : ibtikar.blogspot.com)
MAP
09 Septembre 2008
À 12:16
L'ancienne Médina de Fès connue par ses mosquées, palais, riads et jardins compte au total prés de 3.500 fontaines dont 69 fontaines publiques monumentales, souvent des chefs d'œuvre de l'art décoratif.
Les fontaines avaient constitué des points d'approvisionnement en eau aussi bien pour les habitants de la ville de Fès et que pour ses visiteurs. Ainsi, parmi les fontaines les plus belles distinguées par leur décor en zellige et leur aspect architectural décoratif figurent notamment celles de Serrajine, d'Abou El Hassan, de Zenjfour, de Derb Roum, de Siaj Dar Al Majliss, d'Arsal Lamdelsi, de Merchane, de Souk El Henna, de Demnati, d'Akibat, de Sbaâ, de Oued R'chacha, de R'cif, de Bab Guissa et de Sellalline.
Le recensement de ces fontaines réalisé dans les quatre dernières années par l'Agence de dédensification et de réhabilitation de la Médina de Fès (ADER), a montré que la plupart présentaient de profondes dégradations. La réfection de ces fontaines publiques monumentales a été classée prioritaire en raison de leur importance historique, artistique et sociale.
La réhabilitation des fontaines et des réseaux d'eau traditionnels, au cours des années 90 a pu être engagé grâce à un don du Fonds arabe pour le développement économique et social (Fades), ce qui a permis la restauration de 69 fontaines historiques, 2.240 mètres d'oueds traditionnels et 4.295 m de sources et canalisations anciennes.
Selon l'ADER, la restauration des fontaines et des réseaux traditionnels avait pour objectifs notamment la réhabilitation des oueds et des sources traditionnelles de l'ancienne médina et la réorganisation de la corporation des maîtres-artisans.
Les travaux de restauration visent également la protection de la Médina contre les dangers d'effondrement menaçant les monuments et le bâti traditionnel en raison des remontées capillaires, ainsi que l'alimentation de toutes les fontaines en eau potable afin qu'elles retrouvent leur fonction.
La restauration des fontaines avait nécessité l'utilisation de matériaux traditionnels (mortier de chaux, zellij, pierre taillée, marbre, bois et plâtre sculpté, canalisations traditionnelles).
S'agissant des latrines traditionnelles, elles font ainsi partie intégrante du legs culturel et religieux de la ville de Fès, dans la mesure où toutes les mosquées, quelle que soit leur importance, sont équipées de ces salles d'eau afin de permettre aux fidèles de faire leurs ablutions avant la prière et aux visiteurs de l'ancienne médina de les utiliser en tant que latrines publiques.
Si ces latrines sont un équipement urbain important et utile, elles sont cependant, pour la plupart d'entre elles, dans un état de détérioration avancé.
En effet, les revêtements en zellige beldi sont usés, les portes en bois des toilettes abîmées et le système d'évacuation des eaux usées déficient.
Ainsi, dans le cadre du projet d'aménagement du circuit touristique de la ville, l'ADER avec l'appui de la Banque mondiale, a procédé il y'à plus de quatre ans à la restauration de dix latrines traditionnelles.
Les travaux de restauration de ces latrines qui avaient nécessité un financement de 2 millions de DH, a concerné la consolidation des structures dégagées, la réfection et le curage des canalisations traditionnelles, le remplacement des revêtements du sol, des murs en zellige traditionnel et des portes en bois. Dans l'histoire urbaine de la ville de Fès, le nombre de latrines était lié au rythme de construction et d'extension des mosquées. Dès le début de l'Islam, l'alimentation en eau devenait en effet une des premières préoccupations des responsables des villes arabes, sachant que tout monument religieux doit disposer d'équipements nécessaires à l'accomplissement des ablutions rituelles, d'où le nombre impressionnant des latrines traditionnelles dans la vieille médina de Fès.