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L'ouverture contribuerait à la réussite du projet d'UPM

Le directeur de l'Observatoire d'études géopolitiques (OEG) et spécialiste du monde arabe, Charles Saint Prot, a souligné que l'ouverture des frontières entre le Maroc et l'Algérie contribuerait à la réussite du projet d'Union pour la Méditerranée (UPM) qui sera lancé le 13 juillet à Paris.

L'ouverture des frontières entre le Maroc et l'Algérie favorise le succès de l'UPM.

09 Juillet 2008 À 10:30

"On peut en effet émettre des doutes sur la possibilité de créer un processus durable alors que les frontières sont fermées entre le Maroc et l'Algérie du fait du conflit du Sahara marocain" et du soutien apporté par Alger aux séparatistes du polisario, écrit Saint-Prot dans le préambule du dernier numéro de la revue Etudes géopolitiques éditée par l'OEG et qui publie un dossier intitulé "Quelle Union pour quelle Méditerranée?".

Saint-Prot relève en outre qu'il sera difficile de concrétiser cette Union quand le peuple palestinien reste privé depuis soixante ans de ses droits les plus élémentaires.

"Sans un règlement juste de la question palestinienne, on voit mal comment pourrait se réaliser l'objectif fixé par Nicolas Sarkozy visant à sortir du cycle infernal de la vengeance et de la haine entre Israël et les pays arabes", souligne le chercheur français dans ce dossier auquel ont contribué notamment le conseiller spécial du président de la République française, Henri Guaino, l'ambassadeur chargé de l'UPM, Alain Le Roy, le directeur de l'Institut marocain des relations internationales (IMRI), Jawad Kerdoudi et l'écrivain libanais Salah Stétié.

Rappelant que depuis la chute de l'ancien bloc soviétique et sous l'influence excessive de Berlin, les Européens se sont tournés vers l'Europe centrale et orientale en oubliant leur sud, les auteurs de cette contribution indiquent qu'il revient au Président Nicolas Sarkozy le mérite d'avoir replacé la Méditerranée au centre des géométries politiques en lançant le projet d'une union pour la Méditerranée destinée à remplacer "un Processus de Barcelone poussif et peu satisfaisant".

Ils notent toutefois que la construction d'un projet euroméditerranéen n'est pas chose aisée, mais qu'elle reste une ardente obligation si, de part et d'autre de la Méditerranée, les pays membres de cette union veulent rester des acteurs de l'Histoire en renouant un dialogue millénaire.

Selon les auteurs de ce dossier, les deux principales questions portent sur deux points : quelle union, c'est-à-dire que doit être et comment doit s'organiser la nouvelle institution et, surtout, avec qui, c'est-à-dire quelle Méditerranée ? Cette dernière question est essentielle puisqu'elle détermine la nature de la construction envisagée, estiment-ils, relevant qu'un déséquilibre en faveur des pays européens risquerait de la rendre inégale, bancale et alignée sur les seules priorités fixées "arbitrairement par une commission bureaucratique".
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