Le Liban en deuil s'apprête à enterrer le capitaine Eid
Le Liban en deuil s'apprêtait samedi à enterrer le capitaine Wissam Eid, officier des renseignements libanais, assassiné vendredi dans un attentat à la voiture piégée près de Beyrouth.
La police libanaise portent le cercueil de l'agent de renseignement Wissam Eid, assassiné à Beyrouth. (Photos : AFP)
AFP
26 Janvier 2008
À 10:47
Le cercueil de ce haut responsable de la sécurité a été transporté tôt le matin au siège des Forces de sécurité intérieure (FSI), à Achrafieh, quartier chrétien de Beyrouth, où les hommages lui ont été rendus avant les obsèques prévues à Tripoli, chef-lieu du Liban nord.
Le capitaine Eid, un haut responsable des FSI promu commandant à titre posthume, son garde du corps et trois autres personnes ont péri dans l'attentat à la voiture piégée. Il était impliqué dans des enquêtes sur des attentats qui ont secoué le Liban depuis 2004.
Selon un ancien membre de la commission d'enquête sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, en 2005, dans lequel la Syrie a été pointée du doigt, "Eid avait fourni des informations" à la commission.
Les cercueils de Eid et de son garde du corps, recouverts du drapeau libanais, ont été portés par leurs collègues alors que la sonnerie aux morts et l'hymne national libanais étaient joués.
"Les mains criminelles peuvent frapper les héros par traîtrise mais ne peuvent pas agir de face", a déclaré le général Achraf Rifi, chef des FSI, lors de la cérémonie.
"Vous êtes des héros face aux ennemis du Liban cible de terroristes professionnels, ils croient que par ce crime ils peuvent entamer notre détermination mais ils se font des illusions", a-t-il ajouté.
Des portraits géants de Eid et de son garde du corps ont été accrochés sur les bâtiments du siège des FSI, les collègues et les familles des deux victimes peinaient à retenir leurs larmes.
A l'issue de la cérémonie, les cercueils ont été placés dans des ambulances du Croissant-Rouge libanais qui se sont dirigées vers Tripoli pour les obsèques.
Une journée de deuil national a été décrétée au Liban, où les écoles et les universités sont restées fermées tandis que les les drapeaux ont été mis en berne.
Pour le quotidien francophone L'Orient Le Jour, par cet attentat "deux cibles ont été touchées: la sécurité et la vérité".
"Il s'agit d'un message sanglant à ceux qui persistent à vouloir connaître la vérité dans l'affaire Rafic Hariri", estime le journal.
Le quotidien à grand tirage An-Nahar a vu dans l'assassinat "une réponse à l'enquête sur l'assassinat de Hariri".
Cet attentat survient alors que le Liban est plongé dans une grave crise politique sur le partage du pouvoir entre la majorité antisyrienne soutenue par l'Occident et l'opposition proche de Damas et Téhéran.
Les institutions sont paralysées depuis plus d'un an après la démission de tous les ministres de l'opposition qui réclame plus de pouvoir et le pays est sans président depuis le 24 novembre.
L'assassinat, condamné par la communauté internationale, est le dernier d'une série d'attentats depuis 2004 ayant visé pour la plupart des personnalités antisyriennes.