Les Musulmans bosniaques commémorent vendredi le 13e anniversaire du génocide de Srebrenica, une cérémonie au cours de laquelle les dépouilles de 307 victimes identifiées seront enterrées au mémorial érigé près de cette ville de l'est de la Bosnie.
Des femmes examinent les noms des membres de leur famille du massacre de Srebrenica en 1995, enterrées au centre mémorial de Potocari à Srebrenica. (Photo : AFP)
AFP
11 Juillet 2008
À 07:06
Cette cérémonie est marquée par des craintes de violences anti-musulmanes après un récent verdict du TPI acquittant un ex-commandant musulman de cette ville.
Environ 8.000 garçons et hommes musulmans avaient été tués en juillet 1995, en l'espace de quelques jours, par les forces serbes bosniaques qui s'étaient emparées de Srebrenica, alors enclave musulmane sous protection de l'Onu.
Des craintes d'incidents ont été exprimées récemment par des responsables politiques serbes bosniaques, qui ont dénoncé l'acquittement par le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie de Naser Oric, commandant des troupes musulmanes de Srebrenica pendant la guerre intercommunautaire de 1992-95.
Oric a été jugé pour des exactions commises, en 1992 et 1993, contre des Serbes de la région de Srebrenica par des hommes sous ses ordres.
"L'acquittement de Naser Oric pourrait avoir des conséquences sur le terrain" lors de la commémoration du massacre de Srebrenica, a prévenu le président du Parlement serbe bosniaque, Igor Radojicic.
Quelque 1.500 policiers seront déployés sur les routes menant vers la ville et dans les alentours du mémorial, afin de prévenir toute éventuelle violence, dans cette région peuplée majoritairement par des Serbes, a annoncé la police locale.
A ce jour, quelque 2.900 victimes du massacre de Srebrenica, exhumées des dizaines de fosses communes et identifiées par des tests ADN, ont déjà été enterrées au mémorial de Potocari, près de Srebrenica.
Ce massacre a été qualifié de génocide par la Cour internationale de justice.
Ses auteurs présumés, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, et leur chef militaire, Ratko Mladic, sont toujours recherchés par le TPI, qui les a inculpés notamment de génocide.