AFP
10 Janvier 2008
À 16:30
"La BCE ne tolèrera pas de spirale inflation/salaires", a lancé le Français, lors d'une conférence de presse à Francfort (ouest) à l'issue d'une réunion du conseil des gouverneurs.
La Banque se tient "prête" à agir "de façon préventive" pour empêcher que "des effets de second tour" ne se matérialisent, a-t-il menacé.
La BCE craint par-dessus tout les retombées inflationnistes de salaires supérieurs à la productivité.
Alors que l'inflation est au plus haut depuis six ans et demi dans la zone euro (+3,1% sur un an en décembre), les syndicats jugent légitimes de revendiquer des hausses de rémunérations conséquentes.
C'est le cas en Allemagne, première économie de la zone euro, où le syndicat des services Verdi demande des augmentations de 8% pour les fonctionnaires d'Etat et des communes. L'influente centrale de la métallurgie IG Metall en réclame autant pour les salariés de l'acier.
Si le mouvement de hausses conséquentes des rémunérations se généralise, la poussée des prix jugée provisoire deviendrait durable, un scénario catastrophe pour la BCE.
C'est "absolument essentiel" d'éviter ces effets de second tour, a-t-il martelé, ajoutant que la BCE se trouvait en état "d'alerte totale".
Les gouverneurs de la BCE ont d'ailleurs, comme il y a un mois, discuté de la possibilité de remonter les taux directeurs jeudi, et ont finalement opté pour un statu quo monétaire, a indiqué M. Trichet.
"Nous avons discuté des pour et des contre" des deux options, et décidé finalement "de façon consensuelle" de laisser le principal taux inchangé à 4%, a-t-il précisé.
Evoquant la conjoncture, il a jugé fondamentalement "sain" l'état de l'économie. Mais il a de nouveau souligné les risques liés à la crise des marchés financiers, dont l'impact sur l'économie réelle reste incertain.