Fête du Trône 2004

Grégory Baugé s'incline face à Kevin Sireau

Un match franco-français fatal à Grégory Baugé dès les quarts de finale a légèrement ombré le tableau brillant des "Bleus" dans le tournoi de vitesse des Championnats du monde de cyclisme sur piste, jeudi à Manchester.

Gregory Bauge jette un coup d'œil au dos de l'Ukraine Andriy Vynokurov lors de la compétition du Championnats du monde de cyclisme au vélodrome de Manchester. (Photo : AFP)

28 Mars 2008 À 08:17

Finaliste l'année passée, Baugé s'est incliné face à Kevin Sireau en trois manches. Juste avant que son vainqueur de l'année passée et favori du tournoi, le Néerlandais Theo Bos, soit lui aussi éliminé à la "belle", victime du Britannique Chris Hoy dans un match magnifique.

De son côté, la Britannique Rebecca Romero, une ancienne rameuse, a conquis le titre de la poursuite dames, en battant en finale la tenante, l'Américaine Sarah Hammer.

Par ailleurs, l'équipe de Grande-Bretagne a battu le record du monde des 4 kilomètres, départ arrêté, dans le temps officieux de 3 min 56 sec 322, en finale de la poursuite par équipes.

Le sprint français, victorieux par équipes mercredi soir, a donc placé deux des siens dans le dernier carré de la vitesse individuelle, l'épreuve la plus prestigieuse de la piste.

Car Mickaël Bourgain, valeur sûre du sprint, a conduit un parcours impeccable, tout comme l'année passée, pour accéder aux demi-finales.

Comme en 2007, le coureur de Revel (Haute-Garonne) aura à affronter à ce stade l'un de ses compatriotes. A la place de Baugé, très digne dans la défaite à l'exemple de son entraîneur Florian Rousseau, il aura affaire à Sireau, son compagnon d'entraînement habituel à Hyères (Var) avec lequel il partage la même chambre à Manchester (Grande-Bretagne).

Au moins Bourgain, qui a pris une option sur le second billet de la vitesse pour les JO de Pékin à côté de Sireau -"la décision sera prise après les Mondiaux", ont rappelé les responsables français-, peut il être satisfait d'une journée qui avait commencé en fanfare dans le camp des "Bleus".

En début de journée, la France avait placé trois de ses représentants (Sireau, Baugé, Bourgain) aux trois premières places des qualifications sur le 200 m lancé. Devant Bos et Hoy, dans le même millième de seconde et seulement départagés pour établir le tableau par un... tirage au sort.

Le niveau extrêmement relevé des qualifications -8 coureurs sous les 10 sec 10- laissait toutefois augurer d'un tournoi piégeux, compliqué, ardu à chaque tour. Sireau, pour son malheur, allait en faire l'expérience contre un Italien malin et rapide de 34 ans, Roberto Chiappa, auteur du 13e temps des qualifications.

Le jeune Berrichon (20 ans) s'inclinait en huitième de finale contre cet adversaire expérimenté, qui l'avait déjà dominé en janvier dernier en finale de la manche de Coupe du monde à Los Angeles.

Chiappa, grand nom de la vitesse, n'a jamais accédé au podium de la vitesse aux Championnats du monde. Mais il a souvent contrarié les plans français.

C'est lui qui embrouilla en 2000 Laurent Gané et le priva d'une médaille d'or qui lui tendait les bras sur cette piste de Manchester. Six ans plus tard, c'est encore lui qui brisa les rêves de Baugé, en seizième de finale du tournoi mondial à Bordeaux.

Par chance, Sireau a disposé d'un recours à Manchester. Il a su le saisir... d'un cheveu, l'écart le séparant du Lavallois François Pervis dans le repêchage à trois, avec le champion olympique australien Ryan Bayley. Une si faible différence que Pervis (23 ans), candidat au titre mondial du kilomètre qui sera décerné dimanche, crut pendant quelques instants que la photo-finish lui était favorable.

"La journée a été éprouvante", a soupiré Sireau à la fin de ce marathon. Avant de se projeter sur le match contre Bourgain, passeport pour la finale: "Ce sera un beau spectacle !"
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