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Le feuilleton turc qui a conquis le public arabe

Du Maroc aux pays du Golfe, de l'Arabie Saoudite aux territoires palestiniens, la série télévisée turque "Gumus" (Noor), devenue un véritable phénomène de société, enregistre des records d'audience inégalés et plonge quotidiennement de larges composantes du public arabe dans l'histoire sentimentale et tumultueuse du désormais célébrissime couple stambouliote "Noor et Mohannad".

Des filles palestiniennes regardent un épisode de la télévision turque savon «Noor» à leur maison de famille au camp de réfugiés de Shati à Gaza. (Photo : www.daylife.com)

17 Septembre 2008 À 11:34

Le feuilleton qui fait partie d'une batterie de séries produites par la télévision publique turque (TRT), consacre la conquête de l'espace audiovisuel arabe par une comédie turque qui a réussi à détourner le public arabe des traditionnels feuilletons mexicains et brésiliens, voire même à supplanter en audimat les sempiternelles séries égyptiennes et syriennes.

Outre la dimension culturelle de cette "conquête", les feuilletons turcs sont devenus une "industrie" florissante qui a rapporté, selon les médias locaux, plus de 3 millions de dollars de revenus, en une seule année, pour la TRT.

Les séries dont des dizaines d'épisodes sont diffusés et suivis chaque semaine sur les chaînes turques, sont actuellement au nombre de 18 et sont exportés vers 22 pays du Proche-Orient et d'Afrique du Nord.

Le phénomène "feuilleton turc" a commencé avec la diffusion en langue arabe de la série "Noor", dont les héros Songul Oden (Noor) et Kivanç Tatlitug (Mohannad) ont été très rapidement acceptés et intégrés dans le quotidien du public arabe en particulier en Arabie Saoudite et dans les pays du Golfe.

La saga sentimentale, mettant en scène les milieux pauvres mais fiers de Noor, et celui riche et "macho" de Mohannad, a gagné le cœur de millions de personnes au Maroc, aux Emirats Arabes Unis, en Algérie, en Syrie, en Tunisie et en Jordanie ou les héros du feuilleton sont devenus des célébrités de premier rang.

Aujourd'hui, "Noor" est devenu le symbole d'un nouveau créneau des exportations turques. Une "industrie" de feuilleton dont chaque épisode rapporte, selon la presse locale, entre 2.000 et 10.000 dollars en fonction de la popularité de la série.

Depuis 2006, date de la première acquisition par la chaîne arabe "MBC" des droits de diffusion du premier feuilleton turc, les affaires ont tellement marché qu'un contrat a été signé récemment entre les producteurs et la chaîne saoudienne qui s'engage à acquérir les droits de diffusion de toutes les productions turques durant les trois prochaines années.

Tourné dans le cadre idyllique d'Istanbul, aux bords du Bosphore, le feuilleton "Noor" a également eu des répercussions positives sur le secteur du tourisme.

Pour le quotidien "Turkish Daily News", si le nombre de touristes arabes visitant la métropole turque est passé, cette année, de 30.000 à 100.000, c'est principalement grâce à l'image véhiculée par les épisodes de la série.

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