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Appel aux investisseurs espagnols à saisir les opportunités

Le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, a appelé, mardi à Madrid, les investisseurs espagnols à saisir les énormes opportunités qu'offre le plan "Maroc vert" et les potentiels de développement colossaux sur le marché national et international du secteur agricole marocain.

Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime. (Photo : www.aujourdhui.ma)

08 Octobre 2008 À 11:45

En présence de la ministre espagnole de l'Environnement et du Milieu rural et marin, Mme Elena Espinosa, M. Akhannouch a présenté les grands axes du plan "Maroc vert" devant un parterre d'experts espagnols en agriculture, dont des responsables des communautés autonomes et des investisseurs dans le secteur agricole.

Le ministre a, d'emblée, expliqué à l'assistance l'importance et le poids du secteur agricole dans l'économie marocaine et les enjeux de développement de ce secteur aussi bien au niveau économique que social. L'agriculture représente 19% du PIB national et garantit des emplois à près de 4 millions de personnes, a-t-il dit.

Dans un souci de transparence, le ministre a informé des deux défis majeurs auxquels est confronté le secteur agricole marocain : le morcellement des exploitations agricoles –70% des exploitants marocains ont une surface inférieure à 2,1 hectares - et le faible rendement– 75% de la superficie agricole utile est dédiée aux cultures céréalières avec un poids de 10 à 15% seulement dans la balance commerciale agricole elle même déficitaire-.

Ces deux défis ont poussé l'Etat marocain à concevoir et à mettre en œuvre une stratégie volontariste qui consiste à développer une agriculture performante, adaptée aux règles du marché, grâce des investissements privés organisés autour de nouveaux modèles d'agrégation pour contourner la problématique du morcellement et la promotion de projets sociaux en milieu rural pour inciter les petits agriculteurs à s'associer à cette démarche et améliorer leur niveau de vie, a expliqué M. Akhannouch.

Le ministre a affirmé que les investisseurs étrangers, notamment espagnols, peuvent parfaitement bénéficier des terres agricoles que l'Etat compte mettre à la disposition du secteur privé pour montrer des projets performants tournés essentiellement vers l'export, sans perdre de vue un marché intérieur de 30 millions de consommateurs en pleine croissance.

Certains investisseurs qui ont pris part à cette présentation ont soulevé le problème de la "compétitivité et de la concurrence" entre les producteurs marocains et espagnols, notamment pour la filière des tomates et des agrumes.

"En dehors des tomates, le Maroc n'arrive même pas à honorer les quotas qui lui sont réservés par l'Union européenne", a répondu le ministre qui a assuré que la différence de saisonnalité entre les deux pays, les avantages comparatifs qu'offre le secteur agricole marocain et les accords de libre-échange signés par le Maroc avec les Etats-Unis et certains pays arabes sont autant d'atouts à saisir par les investisseurs espagnols.

Le plan "Maroc vert" vise à générer un important flux d'investissements privés nationaux et étrangers avec un objectif de 10 milliards de dirhams annuellement, autour de 1.000 à 1.500 projets sur l'ensemble du territoire.

M. Akhannouch a indiqué que la future Agence de développement agricole (ADA) s'attellera à garantir un environnement favorable aux investissements privés comme elle jouera le rôle d'intermédiaire entre les "agrégateurs" et les petits propriétaires terriens.

Le ministre a, également, tranquillisé les investisseurs potentiels qui ont fait part de leurs préoccupations quant à la garantie des ressources hydriques aux grandes exploitations agricoles. Parallèlement à la mise en oeuvre du plan, le Maroc lancera une politique rigoureuse d'économie de l'eau qui permettra de mobiliser des ressources en eau suffisantes pour le développement de toutes les filières, a-t-il assuré.

Dans le cadre de sa visite en Espagne, M. Akhannouch a signé avec la ministre espagnole de l'Environnement et du Milieu rural et marin un mémorandum d'entente pour renforcer la coopération et l'assistance mutuelle entre les deux pays dans le domaine de l'élevage.

M. Akhannouch était accompagné, dans cette visite, d'une délégation composée notamment du président du Conseil général du développement agricole, Mohamed Ait Kadi, du président du directoire de la Sogeta, Bachir Saoud, et du secrétaire général du ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Moha Marghi.
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