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Alger et Berlin d'accord pour renforcer leur coopération économique

La chancelière allemande Angela Merkel a achevé jeudi une visite officielle de deux jours en Algérie, à l'issue de laquelle Alger et Berlin ont convenu de renforcer leur coopération économique.

Le Président algérien Abdelaziz Bouteflika et la chancelière allemande Angela Merkel se réunissent à un palais présidentiel à Alger. (Photo : AFP)

18 Juillet 2008 À 05:45

Mme Merkel, arrivée mercredi pour sa première visite officielle en Algérie, a été saluée à son départ à l'aéroport par le Président algérien Abdelaziz Bouteflika. Dans la matinée, elle a s'est entretenue avec M. Bouteflika qui a offert un déjeuner en son honneur.

Auparavant, la chancelière allemande a assisté à la signature d'un contrat d'études du projet de la Grande Mosquée d'Alger, confié au consortium allemand formé par KSP-Engel und Zimmermann, Krebs und Kiefer international et Krebs und Kiefer & Partners International". Son coût est estimé à un milliard d'euros, selon la presse algérienne.

Mme Merkel a annoncé la mise sur pied d'une commission mixte à laquelle participeront des représentants du gouvernement et d'entreprises industrielles des deux pays. "Cette décision politique se répercutera de façon positive sur l'évolution des relations économiques entre les deux pays", a-t-elle souligné.

Le ministre adjoint fédéral de l'Economie Bernd Pfaffenbach s'est entretenu pour sa part avec le ministre de l'Energie Chakib Khelil et le ministre délégué à la Défense Abdelmalek Guenaïzia.

Berlin veut explorer la possibilité de vendre des équipements militaires à l'Algérie et de participer à la formation de ses officiers, selon la presse algérienne.

Tributaire à 40% actuellement de la Russie, l'Allemagne veut diversifier ses approvisionnements en gaz en s'adressant à l'Algérie, un des principaux fournisseurs de l'Union européenne, souligne-t-on à Alger.

Elle se prépare ainsi à tourner la page de l'annulation unilatérale en 1984 par la compagnie publique d'hydrocarbures Sonatrach de deux contrats fermes de gaz naturel liquéfié avec Ruhrgas-Salzgitter-Gasunie et Brigitta-Thyssengas, pour des volumes de 11,2 milliards de mètres cubes par an et 4 milliards de mètres cubes par an. Leur abandon avait jeté un froid entre les deux pays.

M. Pfaffenbach avait indiqué mercredi soir que l'Allemagne souhaitait qu'Alger augmente ses fournitures de gaz à l'Europe et en particulier à l'Allemagne, sans donner de précisions. En réponse, M. Khelil a souhaité que "Sonatrach puisse travailler librement sur les marchés européens", notamment allemand, dans le cadre de son internationalisation.

Deux accords de partenariat dans l'industrie et la formation professionnelle ont été signés. L'un porte sur création d'une entreprise commune entre Europoles Pfeider et le groupe privé Cevital pour la production de mâts en béton. L'autre conclu par Knauf international porte sur la formation, le perfectionnement et le recyclage d'enseignants

Quelque 160 entreprises allemandes installées en Algérie, y ont investi 400 millions d'euros, selon Mohammed Chami, directeur général de la Chambre de commerce (CACI). Elles ont été appelées par le ministre de l'Industrie Hamid Temmar à s'engager dans le programme de réindustrialisation en cours, centré sur la privatisation d'entreprises publiques.

Selon la Caci, les échanges commerciaux algéro-allemands s'élèvent à 2,1 milliards d'euros, dont 1 milliard d'euros d'exportations algériennes dominées par les hydrocarbures et 1,2 milliard d'euros d'importations constituées essentiellement de biens d'équipements industriels.
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