Gregario fidèle et expérimenté, Leonardo Piepoli a vécu le sommet de sa carrière d'équipier grimpeur en remportant la 10e étape du Tour de France lundi à Hautacam, comme Riccardo Ricco l'avait dit.
L'Italien Leonardo Piepoli balade en une rupture avec l'Espagnol Juan Jose Cobo Acebo lors de la 2e étape de Tour de France 2008 course cycliste. (Photo : AFP)
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15 Juillet 2008
À 07:10
A près de 37 ans, le natif de La Chaux-de-Fonds (Suisse) et actuel résident monégasque s'adjuge sa victoire la plus marquante de sa longue histoire avec le vélo, entamée chez les pros en 1995. Un succès qui le fait entrer dans les livres pour avoir remporté au moins une étape dans chacun des grands Tours.
Surtout spécialiste des étapes de montagne du Giro et de la Vuelta, "Leo" est un pur grimpeur, un "poids plume" comme dit Francis Lafargue, manageur de la Caisse d'Epargne, qui a côtoyé l'Italien lorsqu'il roulait pour Banesto (1999-2003) et pour lequel ce succès "n'est pas une surprise, mais une récompense".
"C'est un garçon très attachant, affectueux et communicatif, il a très vite été adopté chez nous car il parlait bien le français", poursuit Lafargue.
"On l'avait repéré dans une petite équipe italienne pour ses qualités de grimpeur, il nous a gagné de belles courses". Trois fois le Tour d'Aragon, notamment (2000, 2002, 2003). Le Tour des Asturies et le Tour de Burgos aussi.
Sous l'étendard de la banque espagnole, il termina 8e du Tour d'Espagne et 10e du Tour d'Italie. Il n'a pas fait mieux chez Saunier-Duval, même s'il s'est distingué par des victoires d'étapes (trois sur le Giro, une sur la Vuelta).
«"Toujours un sourire" Lafargue se souvient d'un coureur très apprécié, "toujours le bonjour, toujours un sourire", et d'un "vrai bon grimpeur".
Pourquoi ? "Parce que quand on est capable de gagner des étapes de montagne du Giro d'Italia, on est forcément un vrai grimpeur. Les cols sont plus durs que le Tourmalet ou Hautacam. Dès que la route s'élève, il est dans son élément."
Une anecdote revient à la mémoire du manageur français. "En 2000, Leonardo avait remporté l'étape de montagne du Critérium international à Gourette, il avait fait un grand numéro et personne n'en avait parlé. Rien, pas une photo dans les journaux. Pour lui, c'était frustrant."
L'Italien avait fait parler un peu plus lorsqu'il avait été contrôlé positif au salbutamol l'an passé au Giro, dont il avait fini meilleur grimpeur. Il avait rétorqué qu'il avait une autorisation thérapeutique (AUT) "pour soigner une allergie". Affaire classée.
Piepoli, un des doyens du peloton, attendait ça depuis longtemps. La carrière a passé vite, souvent au service d'autres (Mancebo, Simoni, Ricco) mais lui ne regarde pas derrière: "Je n'ai pas de regret sur ma carrière, j'ai toujours bien couru, je pense être un exemple pour les jeunes et je suis d'ailleurs très heureux quand ils viennent me voir pour des conseils."