La Camerounaise Françoise Mbango Etone, de retour à la compétition en mars après avoir donné naissance à son fils en 2006, est revenue encore plus forte pour remporter son deuxième titre olympique, en réussissant la deuxième performance de l'histoire, dimanche à Pékin.
La Camerounaise Française, Mbango Etone en concurrence lors du triple saut femmes au stade national au cours des JO-2008 de Pékin. (Photo : AFP)
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18 Août 2008
À 09:06
La maman de 32 ans s'est envolée à 15,39 m à son 2e essai, à 11 cm du record du monde établi en 1995 par l'Ukrainienne Inessa Kravets. Elle a devancé comme en 2004, mais dans un ordre inversé, la Russe Tatyana Lebedeva, vice-championne du monde de la spécialité (15,32 m), et la Grecque Hrysopiyi Devetzi (15,23 m).
Le concours a été le plus dense de l'histoire avec six filles au-delà de 15 mètres.
Avec un bond du même ordre (15,30 m), Mbango était devenue la première femme camerounaise à remporter une médaille olympique il y a quatre ans à Athènes.
"Les deux titres ont une saveur différente, avoue-t-elle. J'étais plus émue au premier titre car j'étais plus surprise. Celui-là a une autre saveur car j'ai réussi à revenir après mon accouchement et j'ai fait la 2e performance de tous les temps."
Retrouver la forme après la naissance du petit Niels n'a pas été une mince affaire. "J'ai dû perdre plus de 30 kilos, précise-t-elle. J'ai pris mon temps, j'y suis allée étape par étape."
Après s'être entraînée avec sa petite soeur, Hélène, la double vice-championne du monde (2001, 2003) n'a repris la compétition qu'en mars au Cameroun, avant de s'imposer aux Championnats d'Afrique à Addis Abeba le 4 mai avec un bond à 14,76 m.
Jupette et tresses Une belle manière de mettre fin à sa brouille avec la Fédération camerounaise, qui l'avait sanctionnée en septembre 2007 pour son absence "injustifiée" à plusieurs championnats, dont les Mondiaux d'Helsinki (2005) et les Jeux africains d'Alger (2007).
"C'est vrai qu'il y a eu toutes ces histoires, mais c'est quelque chose que j'ai oublié depuis longtemps, assure-t-elle. C'est un faux truc."
Mbango est plus enthousiaste quand on l'interroge sur la jupette qu'elle porte désormais en compétition. "Quand j'étais enceinte, je regardais le tennis à la télévision, explique-t-elle. Je me suis dit que je devais avoir l'air plus féminine et je voulais changer quelque chose. Je l'ai faite moi-même car je n'ai pas de sponsors."
Et elle s'est aussi fait des tresses colorées pour l'occasion.
"Les noires, c'est pour le continent africain, les rouges pour la Chine et les blondes pour la médaille d'or, sourit-elle. Chaque fois, j'essaye de me retrouver, d'être dans le bon tempo. A Athènes, j'avais tout coupé car ma maman était très malade. A Paris (Mondiaux-2003), j'avais choisi le vert, le rouge et le jaune."
C'est-à-dire les couleurs du Cameroun, qu'elle a encore hissées au Sommet à Pékin.