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L'UMA : une condition impérieuse pour la réussite de L'UPM

Une Union maghrébine forte et unie est une condition impérieuse pour la réussite de l'Union pour la Méditerranée (UPM), a souligné le conseiller de S.M. le Roi, Omar Kabbaj, affirmant le soutien du Maroc à cet important projet dès son lancement à l'initiative du Président français Nicolas Sarkozy.

Omar Kabbaj.

28 Novembre 2008 À 13:34

Intervenant, jeudi à Sousse (Tunisie), lors des travaux de la 23e session des Journées d'entreprise, organisée par l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE) sous le thème «L'entreprise et l'UPM : approche pour un nouvel avenir», M. Kabbaj a mis l'accent sur la détermination du Maroc à dynamiser l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et l'appel lancé par le Royaume en faveur de l'ouverture des frontières avec l'Algérie.

«Si nous voulons développer nos échanges, il est impératif de favoriser une certaine entente au niveau de la région, déplorant la faiblesse du volume des échanges commerciaux entre les pays maghrébins, par rapport aux échanges avec les autres pays africains», a-t-il fait observer.

Outre la fermeture de frontières entre le Maroc et l'Algérie, la persistance d'autres problèmes entrave toujours la promotion de ces échanges, notamment le manque d'harmonisation entre les législations douanières et fiscales, a précisé le conseiller de S.M. le Roi.

Evoquant la question de l'intégrité territoriale du Royaume, M. Kabbaj a affirmé que l'initiative marocaine d'autonomie visant le règlement de la question du Sahara a recueilli un large soutien international, notamment de la part des grandes puissances, formulant le voeu de voir les négociations aboutir à une solution définitive de cette question.

D'autre part, M. Kabbaj a fait remarquer que les pays de la région sont confrontés à des problèmes au niveau du marché de l'emploi en raison du grande écart entre l'offre et la demande, relevant que cette situation devrait être maîtrisée à l'horizon 2015 pour la Tunisie, et 2020 pour le Maroc et l'Algérie.

Après avoir rappelé les efforts déployés par las Etats maghrébins au cours des dernières années en matière de règlement de la dette, le conseiller de S.M. le Roi a affirmé que l'UPM est à même de contribuer à l'amélioration du marché de l'emploi, à travers notamment la délocalisation de certains grands projets dans des pays du sud de la Méditerranée. Il a appelé à la mobilisation de financements additionnels pour atteindre cet objectif.

Pour sa part, l'ancien Premier ministre algérien, Ahmed Ghazali, a mis l'accent sur la nécessité de concrétiser l'intégration maghrébine, appelant à suivre le modèle de l'Union européenne en surmontant les obstacles qu peuvent entraver ce processus d'intégration, et oeuvrer pour la mise en place d'un climat de confiance mutuelle.

L'ancien Premier ministre français, Jean Pierre Raffarin, a de son côté plaidé pour une solidarité dynamique et effective entre l'UE et les pays du sud de la Méditerranée, estimant que l'UPM constitue une réponse idoine aux défis de la mondialisation et aux inquiétudes suscitées par une économie globalisée, qui présente le désavantage de généraliser et ses vertus et ses vices, comme en témoigne l'actuelle crise financière internationale.

Le vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), Philippe de Fontaine Vive, a indiqué que la crise actuelle pourrait constituer une opportunité à saisir, affirmant la disponibilité des institutions financières européennes à valoriser les transferts des Maghrébins résidant à l'étranger en les orientant vers la réalisation de projets d'investissement.

Les différents intervenants au cours de cette rencontre ont insisté sur la nécessité de faire prévaloir une nouvelle démarche fondée sur la diversité dans ses trois composantes : le respect des identités nationales, la solidarité continentale et le dialogue intercontinental.

Ils ont appelé, à cet égard, à transcender les erreurs du passé (unilatéralisme politique, protectionnisme continental), pour une solidarité dynamique et effective entre l'UE et les pays du Sud de la Méditerranée, formulant l'espoir de voir la stratégie de relance de l'économie européenne englober celle des pays du Sud de la Méditerranée.

Les participants à cette rencontre de deux jours auront à examiner plusieurs sujets liés au contexte et aux approches ayant présidé à l'instauration de l'UPM, aux défis d'avenir face à cet espace, à la promotion de l'investissement et à la coopération entre ses pays membres.
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