Le Président français Nicolas Sarkozy se rend en Grèce vendredi où il s'exprimera devant le Parlement, lors d'une visite officielle qui est la première effectuée par un chef d'Etat français dans ce pays depuis plus de 25 ans.
Nicolas Sarkozy effectue une visite remarquée en Grèce. (Photo : www.amb-grece.fr)
AFP
06 Juin 2008
À 08:44
François Mitterrand avait effectué une visite officielle en Grèce en 1982.
Au lendemain de sa visite à Athènes, entreprise dans le cadre de sa tournée des capitales européennes avant la présidence française de l'UE à partir du 1er juillet, le chef de l'Etat s'envolera pour Beyrouth, afin de rencontrer le Président Michel Sleimane et les représentants de la classe politique libanaise.
M. Sarkozy, qui sera accompagné en Grèce du ministre de la Défense Hervé Morin, du secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet, ainsi que de Jean-François Copé, président du groupe gouvernemental UMP (droite) à l'Assemblée, aura des entretiens avec le président Karolos Papoulias et le Premier ministre Kostas Karamanlis.
Les discussions porteront sur la présidence française de l'UE ainsi que sur l'Union pour la Méditerranée, le projet initié par M. Sarkozy et auquel "la Grèce apporte un soutien sans réserve", selon l'Elysée.
Un "accord-cadre" sera également signé dans le domaine de la défense.
M. Sarkozy s'entretiendra également de la Turquie, "seul domaine où il y a une nuance" dans les approches de la France (opposée à l'intégration d'Ankara dans l'UE) et de la Grèce (qui y est favorable), ajoute-t-on de même source.
Autres sujets au menu des discussions : Chypre, les Balkans (Kosovo, Serbie...) avec notamment "l'ancrage des Balkans occidentaux dans l'Union européenne". La question de la Macédoine sera également examinée, alors que la France se dit "solidaire" de la Grèce dans sa querelle politico-sémantique avec cette ancienne République yougoslave.
Athènes bloque la reconnaissance internationale de la Macédoine sous ce nom, estimant qu'il fait partie exclusivement de son patrimoine historique national.
M. Sarkozy aura également l'occasion de s'exprimer devant la Vouli, le parlement grec, ce que les Grecs n'ont accordé jusqu'ici qu'à trois présidents : un Français (le général de Gaulle) et deux Américains (le général Eisenhower et George Bush père).
"Il s'agit d'un geste fort de la part des Grecs qui entendent ainsi honorer la France et plus particulièrement son président", estime-t-on à l'Elysée.
Outre que le fait que "les relations entre les deux pays sont très chaleureuses", les Grecs savent que Nicolas Sarkozy a des origines grecques (son grand-père maternel était originaire de Salonique). Un livre le concernant, titré "Moi, le petit-fils d'un Grec", en est à sa huitième édition (17.000 exemplaires) et sera bientôt traduit en français, toujours selon la présidence française.
Le Premier ministre François Fillon rejoindra dans la soirée le Président à Athènes pour un dîner privé avec le Président Papoulias, avant de se rendre à Beyrouth.