Fête du Trône 2004

Un dernier carré à fort accent russe

Une deuxième finale dames 100% russe après celle de 2004 est dans l'air à Roland-Garros tellement les demi-finales jeudi penchent en faveur de Dinara Safina et Svetlana Kuznetsova.

L'Américaine Serena Williams va jouer contre la Russe Svetlana Kuznetsova, au Stade Roland Garros à Paris. (Photo : AFP)

04 Juin 2009 À 11:01

Safina, N.1 mondiale à la recherche d'une première victoire dans un tournoi majeur, partira écrasante favorite face à la petite mobylette slovaque Dominika Cibulkova, 19e mondiale qu'elle a laminée lors de leurs deux précédents duels.

Kuznetsova, finaliste 2006 à Paris et n° 7 à la WTA, devrait elle aussi imposer sa science de la terre battue à l'inattendue Stosur, après avoir chassé mercredi ses vieux démons face à Serena Williams, en trois sets très serrés.

Si les deux championnes assument leur rang, ce serait la troisième fois de l'histoire qu'il y aurait une finale 100% russe dans un tournoi du Grand Chelem, après celles de 2004 à Roland-Garros et à l'US Open, cette dernière remportée par... Kuznetsova.

Avant les quarts de finale, la joueuse qui semblait la mieux placée pour empêcher un tel scénario était Serena Williams. Victorieuse à Paris en 2002, N.2 mondiale du moment et capable de tout dans un bon jour, l'Américaine avait déjà empêché que quatre Russes phagocytent complètement les demi-finales du dernier Open d'Australie, en battant Kuznetsova en quarts.

Les deux joueuses se sont retrouvées mercredi et on a longtemps cru revoir le même film. Comme à Melbourne, Kuznetsova a servi pour le match à 5-3 dans le deuxième set. Avant de céder à un vent de panique permettant à Serena d'égaliser à une manche partout.

Mais contrairement à ce qui s'était passé en Australie, l'émotive Kuznetsova a cette fois su garder ses nerfs (7-6, 5-7, 7-5) dans un match intense mais faible en qualité.

«Sur un plateau»
"Je lui ai offert les demi-finales sur un plateau", a grogné une Serena laconique comme jamais après ce nouvel échec à Paris, où elle n'a pas atteint une demi-finale depuis six ans.

Sa défaite signifie également que, pour la première fois depuis le dernier Roland-Garros, un tournoi du Grand Chelem ne tombera pas dans l'escarcelle des soeurs Williams.

Avoir survécu à un duel aussi crispant pourrait en revanche faire le plus grand bien à Kuznetsova qui peut désormais espérer faire aussi bien que Serena en Australie, en allant au bout de son tournoi. Même si Stosur a continué à étonner en surclassant (6-1, 6-3) la jeune Roumaine Sorana Cirstea mercredi.

Surtout connue jusqu'à présent pour ses qualités en double - elle a remporté Roland-Garros 2006 et US Open 2006 avec l'Américaine Lisa Raymond - l'athlétique Australienne peut compter sur un service surpuissant et une bonne frappe en coup droit.

Sa présence dans le dernier carré à Paris, ce qui n'était pas arrivé à une Australienne depuis 21 ans, est la conséquence de quelques belles victoires, face à l'Italienne Francesca Schiavone au premier tour, et surtout contre la Russe Elena Dementieva, N.4 mondiale, au troisième tour.

Mais elle aura besoin d'un exploit sans doute plus grand encore face à Kuznetsova. Un défi à la mesure de celui qui attend Cibulkova face à une Safina avide de souligner à quel point elle mérite son étiquette de N.1 mondiale.
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