MAP
06 Novembre 2009
À 07:18
Dernière sortie en date, le Conseil national du patrimoine (NHC) a annoncé, jeudi, comme pour joindre sa voix au chœur des récalcitrants, qu'il se distanciait de cet hommage pour n'avoir «reçu aucune requête officielle des organisateurs proposant une quelconque forme de partenariat ou de soutien».
Dans un communiqué, le NHC a affirmé qu'il ne pourrait s'associer à un événement «entaché de contestations ne pouvant atteindre cette stature» de Miriam Makeba, que d'aucuns appellent affectueusement Mama Afrika pour son engagement sans failles pour l'émancipation et la liberté durant les années les plus sombres de la lutte contre l'apartheid.
A l'origine du désaccord, une compagnie de promotion s'est associée avec d'autres intervenants et artistes locaux, dont Mzwakhe Mbuli, pour monter un concert où sont conviés des stars africaines et internationales à un rendez-vous qui devrait avoir lieu, du 7 au 9 novembre en plein cœur de la capitale Pretoria, même sans le soutien du ministère des Arts et de la Culture.
Alors que le département de la Culture a déposé plainte, jeudi, auprès de la Cour suprême de Pretoria pour le remboursement de trois millions de rand (plus de 394 mille dollars) qu'il aurait investis dans cet évènement, la famille Makeba a annoncé son retrait de ces batailles juridiques qu'elle considère comme étant « malencontreuses et sapant tout ce pour quoi elle a lutté».
«Nous croyons que tout événement organisé en l'honneur de notre grand-mère devrait être proprement organisé, dans la dignité et loin de toute controverse.
Nous croyons que son legs devrait nous inspirer et être un symbole d'union», précise la famille dans un communiqué.
Née le 9 mars 1932 à Johannesburg, Miriam Zenzi Makeba a fait ses études primaires à Pretoria où elle a pris goût au chant. Sa carrière professionnelle a commencé en 1950 avec le groupe Manhattan Brothers avant de former son propre groupe «The Skylarks».
Première chanteuse africaine à obtenir le Grammy Award, Makeba s'est éteinte à l'âge de 76 ans loin de son pays d'une crise cardiaque dans un hôpital de Naples (Italie) après avoir exécuté sa célèbre chanson «Pata Pata» dans le cadre d'un concert pour l'écrivain menacé de mort par la mafia, Roberto Saviano, en Italie.