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Le skipper Florent Lemaçon tué par un tir français

Le skipper du voilier Tanit arraisonné en avril par des pirates somaliens puis libéré par un commando français, Florent Lemaçon, a été tué par une balle tirée par un membre des forces spéciales, affirme lundi la radio Europe 1, alors que l'enquête n'a pas encore abouti.

Le skipper du voilier Tanit arraisonné en avril par des pirates somaliens tué. (Photo : tageblatt.editpress.lu)

04 Mai 2009 À 13:46

Dès la fin de l'opération, le ministre de la Défense, Hervé Morin, n'avait pas exclu que le skipper ait pu être victime d'un "tir français", s'engageant à "dire la vérité" une fois connus les résultats de l'enquête.

La radio, qui ne cite pas de sources, évoque pour étayer son affirmation "tout un faisceau d'indices à commencer par les comptes-rendus de l'assaut qui ont été faits par les commandos de marine à leur hiérarchie dès la fin de l'opération".

Interrogé par l'AFP, le ministère de la Défense a déclaré qu'il avait "pour principe de ne pas commenter une procédure judiciaire en cours".

"Le ministre (de la Défense Hervé Morin) avait clairement affirmé que ses services contribueraient totalement à l'enquête judiciaire, sans pouvoir exclure que la balle soit française", a rappelé le porte-parole du ministère Laurent Teisseire.

Selon le récit d'Europe 1, lors de l'assaut, "pour protéger sa famille Florent Lemaçon se dresse devant son fils et son épouse la main en avant : c'est un geste réflexe qui entraîne un tir réflexe et il s'écroule dans les bras de sa femme".

"C'est d'ailleurs le témoignage qu'elle a donné devant les enquêteurs et il corrobore les constatations des légistes sur la trajectoire de la balle, qui n'a pas été retrouvée mais qui a traversé la main avant de toucher le visage", poursuit la radio.

Les commandos de marine de l'armée française avaient donné le 10 avril l'assaut au voilier de 12,5 mètres, capturé le 6 avril au large de la Somalie par cinq pirates qui retenaient en otage les cinq passagers, dont un enfant de trois ans, le fils du couple Lemaçon.

Outre Florent Lemaçon, deux pirates avaient été tués. Les quatre autres otages avaient été libérés sains et saufs et trois pirates capturés, qui sont actuellement en détention en France.

Interrogé lundi matin, le parquet de Rennes (ouest) chargé de l'enquête ne pouvait confirmer ces informations, soulignant que les rapports militaires, classifiés puisqu'ils concernent des forces spéciales, ne figuraient pas encore dans la procédure.

Le Président Nicolas Sarkozy a promis à la famille de Florent Lemaçon de faire toute la lumière sur les circonstances de la mort du skipper.
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