L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, Omar Hilale, a affirmé, vendredi, que les récents incidents à Al-Aqsa sont susceptibles d'approfondir le fossé entre les parties concernées et de retarder la relance du processus de paix tant attendue.
Attirer l'attention de la Communauté internationale sur les dangers inhérents aux visées de changement du statut juridique de la ville d'Al-Qods. (Photo : www.mejliss.com)
MAP
17 Octobre 2009
À 11:47
Les graves incidents enregistrés récemment sur l'esplanade de la Mosquée Al-Aqsa sont un motif de grande préoccupation pour l'ensemble du monde arabo-musulman, a indiqué M. Hilale, qui intervenait lors de la 12e session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme (CDH) consacrée à «la situation des droits de l'Homme dans le territoire palestinien occupé, y compris Al-Qods-est».
Il a souligné que les entraves israéliennes au droit des palestiniens à accéder librement à la Mosquée Al-Aqsa constituent une violation flagrante des Conventions internationales et portent gravement atteinte à leur liberté de mouvement et à leur droit indéniable d'exercer leur culte.
Le diplomate marocain a ajouté que la poursuite de la démolition des maisons de Palestiniens à Al-Qods-Est représente une punition collective des Palestiniens, au mépris du droit international, des droits de l'Homme et du droit international humanitaire de même que la poursuite des fouilles et la construction de tunnels sous la Mosquée Al-Aqsa mettent gravement en danger ce haut lieu saint de l'Islam.
Il a, aussi, évoqué les expropriations des biens immobiliers des Palestiniens, accompagnés d'une colonisation rampante, qui tendent manifestement à encercler la Ville Sainte et à l'isoler de son environnement historique, l'objectif ultime étant la judaïsation d'Al-Qods par la modification de son statut juridique et de sa composition démographique.
L'ambassadeur marocain a rappelé à ce propos que S.M. le Roi Mohammed VI, en sa qualité de Président du Comité Al-Qods, avait fermement condamné ces actes et exprimé Sa totale réprobation des agressions violentes et des incursions opérées sur l'esplanade de la Mosquée Al-Aqsa, soulignant que ces actes irresponsables ne font qu'approfondir le fossé entre les parties concernées par le dialogue, attiser les démons de l'extrémisme et retarder la relance du processus de paix au Moyen-Orient, ardemment attendu.
A cet égard, a encore rappelé M. Hilale, S.M. le Roi n'a eu de cesse d'attirer l'attention de la Communauté internationale sur les dangers inhérents aux visées de changement du statut juridique de la ville d'Al-Qods, et d'exhorter les grandes puissances d'activer l'application des dispositions de la légalité internationale, en vue de préserver l'identité religieuse, spirituelle, civilisationnelle et multiconfessionnelle d'Al-Qods Asharif.
Cette Ville trois fois saintes a, de tout temps, été un espace de coexistence et de tolérance entre les trois religions monothéistes, a fait remarquer le diplomate marocain, soulignant que la préservation et le respect de tous ses lieux saints sont de nature à favoriser les conditions propices pour la relance effective du processus de paix.
Il a déclaré que le Maroc joint sa voix à celles de la communauté internationale pour appeler Israël à respecter ses obligations internationales, en tant que puissance occupante, et à cesser ses exactions et ses pratiques, qui violent les droits élémentaires du peuple palestinien.
Le Maroc, a souligné M. Hilale, est, profondément, convaincu qu'il n'y a pas d'alternative à la paix au Moyen-Orient et que cette région, berceau des trois religions monothéistes et des grandes civilisations universelles, ne saurait être condamnée à vivre éternellement en conflit.
C'est pourquoi, a-t-il insisté, il est impératif que toutes les parties concernées œuvrent à relancer le processus de paix, et ce conformément à la légalité internationale, aux engagements et aux accords précédemment conclus entre ces parties et à l'Initiative de paix arabe.
Cette Initiative demeure, selon lui, une option stratégique et reflète la sincère volonté des pays arabes de parvenir à un règlement juste et globale du problème du Moyen-Orient, garantissant au peuple palestinien son droit à l'autodétermination et à la création de son Etat indépendant, avec Al-Qods Asharif comme capitale, et vivant côte à côte, dans la paix et la concorde, avec l'Etat d'Israël.
L'ambassadeur marocain a indiqué que l'organisation par le Conseil des droits de l'homme d'une session spéciale pour se pencher sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens occupés, et la Ville Sainte d'Al-Qods Acharif en particulier, traduit la vive inquiétude de la communauté internationale à cet égard.
Il a fait remarquer que cette session intervient dans un contexte particulier marqué par l'intensification des efforts de la communauté internationale, particulièrement les efforts louables et les positions encourageantes du Président américain Barack Obama, en vue de relancer le processus de paix au Moyen- Orient, déplorant néanmoins que les incidents survenus récemment à Al-Qods Acharif viennent à contre-courant de cette dynamique internationale en faveur de la paix au Moyen-Orient et compromettent le légitime espoir qu'elle a suscité.