Fête du Trône 2004

Etablissement précurseur aux perspectives prometteuses de travail

L'Institut national des beaux arts (INBA) de Tétouan s'est imposé comme l'un des grands établissements nationaux de l'enseignement artistique, de par sa grande expérience qui lui a valu une réputation dépassant les frontières.

Nécessité d'améliorer les prestations de l'INBA afin de le rehausser à un haut niveau et de développer la réflexion sur les défis rencontrés. (Photo : www.tetouanasmir.org)

03 Avril 2009 À 14:53

L'importance de l'Institut se révèle à travers le profil et le talent de ses lauréats qui ont marqué le monde des beaux-arts au niveau national, et de la qualité du partenariat avec plusieurs pays étrangers, particulièrement la France et l'Espagne, qui ont tissé des relations de partenariat avec l'INBA dans le domaine culturel et artistique.

Le directeur de l'INBA, Abdelkrim Wazzani n'en a pas moins affirmé la nécessité d'améliorer les prestations de l'INBA afin de le rehausser à un haut niveau et de développer la réflexion sur les défis rencontrés par l'institut, notamment au regard des évolutions enregistrées dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication, partie intégrante du cursus à l'INBA.

M. Wazzani a souligné, dans une interview accordée à la MAP, que la conjoncture actuelle nécessite une planification sérieuse du futur pour permettre à l'institut de s'inscrire dans le mouvement d'innovation, au même titre que les pays pionniers dans ce domaine.

Concernant le chantier de développement des programmes éducatifs, en adéquation avec le marché du travail, il a précisé qu'à travers son cursus, l'Institut accompagne les grands projets réalisés ou en cours de réalisation au Maroc, tel que le port de Tanger-Med, à travers l'élaboration de programmes éducatifs et de formation à même de décliner des profils répondant aux nouveaux besoins des filières innovantes.

Il a, à cet égard, souligné que les ambitions du Maroc ne se limitent pas à l'attraction de grandes entreprises internationales pour s'implanter dans le pays, mais de mettre à leur disposition des cadres marocains qualifiés répondant à leurs besoins et, partant, limiter la fuite des compétences à l'étranger.

Concernant l'amélioration du système pédagogique de l'Institut, Wazzani a indiqué que l'INBA dispose désormais de nouvelles techniques de l'enseignement artistique reconnues au niveau mondial, en particulier celles relatives à la photo numérique, aux dessins animés et à la bande dessinée.

Et d'ajouter que pour la première fois dans l'histoire de l'Institut, une filière de la bande dessinée a été créée en collaboration avec la délégation à Rabat de la Wallonie-Bruxelles, ce qui permet à l'institut d'occuper une place distinguée parmi les pays arabes et africains.

Les progrès réalisés dans ce domaine, souligne-t-il, ont rendu possible l'organisation du Festival international de la bande dessinée à Tétouan, qui en est maintenant à sa cinquième édition depuis 2002, et qui a acquis une renommée aux plans méditerranéen et africain.

Ce faisant, les étudiants de l'INBA, en plus de leur cursus académique, s'investissent désormais dans les créneaux de la production, suite à la mise sur pied d'une structure coopérative qui leur permet de s'impliquer dans le marché de travail. Ils préparent actuellement un film de dessins animés d'une durée de 6 minutes dont la projection est prévue au prochain Festival du genre à Meknès, indique le directeur.

L'INBA demeure cependant conscient des diverses contraintes et difficultés qui se posent, à commencer par la faiblesse des structures d'accueil (30 étudiants par an), ce qui empêche, dit-il, de donner satisfaction au nombre élevé d'étudiants postulant à l'inscription.

Concernant les ressources budgétaires, M. Wazzani a indiqué que l'INBA préfère ne pas solliciter de subsides supplémentaires, en s'appuyant sur d'autres moyens tels que les partenariats conclus avec des établissements à l'étranger particulièrement d'Espagne, mentionnant dans ce sens la convention de partenariat conclue entre l'Institut national de Beaux arts et l'institut espagnol à Tolède ainsi que l'aide financière octroyée par la Commission européenne.

L'INBA a été fondé en 1945 par l'artiste-peintre espagnol Mariano Bertoutchi en tant que premier Institut spécialisé au Maroc dans l'enseignement des Beaux arts (sculpture, peinture, etc.).

En 1957, feu S.M. le Roi Mohammed V a inauguré son nouveau siège lors de sa visite à Tétouan, ce qui a constitué une avancée qualitative dans son parcours éducatif et académique.

L'INBA dispose de trois principales sections : l'art qui comprend les spécialités de la peinture, la gravure et la sculpture, la conception publicitaire et la bande dessinée.

L'enseignement de ces branches comprend à la fois des cours théoriques et pratiques. La durée de l'enseignement à l'INBA est de 4 ans répartis en deux cycles fondamentaux.

L'INBA a le mérite de former des lauréats qui s'intègrent facilement dans le marché de travail, soit en se faisant embaucher par des entreprises de communication, soit en montant leurs propres entreprises. Le taux de chômage est pratiquement nul parmi les lauréats du graphisme et de la bande dessinée.

Nombre de plasticiens lauréats de l'INBA sont des figures connues des expositions nationales et internationales, notamment Said El Messari, Younès Rahoun, Safae Rouas, Bilal Chrif, Rahima El Aroud, Lehjoubi, El Kehfa'i etc. D'autres ont choisi la carrière académique tout en s'adonnant à l'art, tels Faouzi Laâtris, Hassan Achair et Saïd Nali.
Copyright Groupe le Matin © 2025