L'initiative populaire contre la construction de minarets a été acceptée par 57,5% des voix au cours du vote qui s'est déroulé dimanche en Suisse, selon les résultats définitifs diffusés par la télévision suisse romande (TSR).
Vers un non à l'initiative contre les minarets. (Photo : AFP)
MAP
30 Novembre 2009
À 07:50
La même source précise que la majorité des cantons a, d'ores et déjà, accepté le texte et que ces résultats contredisent les sondages qui ont précédé le votation, terme suisse pour un référendum.
Zurich, Berne, Argovie, Lucerne, Saint-Gall, les Grisons, Uri, les deux Appenzell, Schaffhouse, Zoug, Thurgovie, Nidwald, Obwald, Bâle-Campagne et Glaris soutiennent l'initiative contre les minarets, de même que Le Valais, Fribourg et le Jura. Seuls Genève, Vaud, Neuchâtel et Bâle-Ville rejettent cette initiative.
Le texte anti-minarets a été déposé le 8 juillet 2008 à Berne, muni de 113.000 signatures valables. Il demande que l'interdiction de construire des minarets soit inscrite dans la Constitution.
En réaction à ce vote, les Verts vont étudier la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg, a annoncé leur président national Ueli Leuenberger à l'agence télégraphique suisse (ATS).
Ueli Leuenberger se dit consterné par la décision du peuple suisse qui est «le résultat d'une propagande extrêmement bien faite, qui a joué sur les préjugés», soulignant que l'initiative contre la construction de minarets est anti-constitutionnelle».
Quant à la Conférence des évêques suisses, elle se dit interpellée par l'acceptation de l'initiative contre les minarets. Pour Walter M ller, son porte-parole, le ‘oui' est «un obstacle sur le chemin de l'intégration et du dialogue inter-religieux dans le respect mutuel».
«Nous n'avons pas su répondre à certaines craintes liées à l'intégration des différentes religions et cultures en Suisse», fait remarquer le porte-parole.
Le ‘oui' à l'initiative anti-minarets est indigne de la Suisse, selon le président de la Coordination des organisations islamiques en Suisse (COIS), Farhad Afshar, reprochant aux partis suisses de ne pas s'être engagés davantage dans la campagne, «les organisations islamiques n'étant pas en mesure de mener un combat politique».
«Le plus douloureux pour nous n'est pas l'interdiction des minarets, mais le symbole renvoyé par cette votation. Les musulmans ne se sentent pas acceptés en tant que communauté religieuse», a-t-il indiqué.
La Confédération helvétique compte environ 350.000 musulmans (moins de 5% de la population) et l'essentiel de ces personnes provient des Balkans (60%), de Turquie (20%) alors que la pratique est relativement faible.
Actuellement, la Suisse compte 4 minarets, à Genève, Zurich, Wangen bei Olten (SO) et Winterthour (ZH). Aucun d'entre eux ne sert pour l'appel à la prière et cela ne pourrait arriver en Suisse, selon les opposants au texte.