Le Président algérien, Abdellaziz Bouteflika, a été réélu pour un troisième mandat avec 90,24% des suffrages, devançant largement Louisa Hanoune, secrétaire général du parti des travailleurs, arrivée deuxième avec 4,22% des voix.
Le ministre de l'Intérieur algérien, Yazid Zerhouni annonce les résultats de l'élection présidentielle 9 avril à Alger. (Photo : AFP)
MAP
10 Avril 2009
À 15:10
Bouteflika, 72 ans, élu une première fois en 1999 et réélu pour un deuxième mandat en 2004, avait affirmé lors de la campagne électorale, qu'il entendait remporter le troisième mandat avec un large score pour "asseoir sa légitimité" afin que sa victoire soit incontestable.
Les partisans du Président Bouteflika ont commencé à fêter, jeudi soir, sa victoire avant même l'annonce des résultats définitifs. Klaxons, cris de joie et cortège incessants de voitures ont été signalés dans la capitale jusqu'à une heure avancée dans la nuit.
Le 3e mandat de Bouteflika a été rendu possible à la faveur de l'amendement constitutionnel voté par le parlement (les chambres basse et haute réunies), le 12 novembre dernier, ayant mis fin à la limitation des mandats présidentiels.
Cet amendement a été dénoncé par les deux principaux partis de l'opposition : Le FFS (front des forces socialistes) et le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), qui ont boycotté, le scrutin du 9 avril, appelant leurs militants respectifs à faire campagne en faveur du boycott.
Le RCD a qualifié l'amendement entériné par le Parlement de "putsch constitutionnel". Le RCD a placé un étendard noir sur son siège à Alger à la place du drapeau algérien en signe de "deuil" de la démocratie algérienne. Outre les partis de l'opposition, quatre autres formations politiques ayant pris part au scrutin présidentiel, ont dénoncé les cas de fraudes qui ont entaché cette élection.
Le président du FNA (Front national algérien), Moussa Touati, le candidat indépendant, Mohamed Saïd, le secrétaire général du Parti El Islah, Djahid Younsi et le candidat du Parti Ahed 54, Fawzi Rebaïne, ont dénoncé "les fraudes" ayant entaché le scrutin.
Selon M. Touati, le taux de participation est "exagéré" et n'a pas dépassé les 40%, alors que le FFS estime qu'il n'a guère dépassé les 18% à l'échelon national. Le ministère algérien de l'Intérieur avait annoncé, vendredi un taux de participation définitif de 74,54%.