Un hommage posthume a été rendu, jeudi à Grenade (sud de l'Espagne), à Alfonso De la Serna (1922-2006), ambassadeur d'Espagne au Maroc entre 1977 et 1983 et membre de l'Académie du Royaume du Maroc de 1984 à 2006 qui a œuvré pour le rapprochement des deux pays et la dissipation de leurs «malentendus historiques».
Alfonso De la Serna, ambassadeur d'Espagne au Maroc entre 1977 et 1983 et membre de l'Académie du Royaume du Maroc de 1984 à 2006. (Photo : www.elmundo.es)
MAP
07 Mars 2009
À 11:00
Les participants à un colloque sous le thème «le Maroc et l'Espagne : mémoire partagée et regards croisés ont tous loué les efforts d'Alfonso De la Serna en faveur de cette cause, comme en témoigne son livre «Al sur de Tarifa.
Marruecos-Espana : un malentindo historico» (Au sud de Tarifa. Maroc-Espagne : un malentendu historique), qui vient d'être traduit à l'arabe.
Le directeur de la politique extérieur pour la Méditerranée, le Maghreb et le Proche-Orient au ministère espagnol des Affaires étrangères, Fidel Sendagorta, a souligné que De le Serna incarne de manière idéale les liens d'amitié entre le Maroc et l'Espagne, exprimant son admiration pour le regard que portait ce diplomate sur l'histoire commune des deux pays.
De le Serna avait une vision clairvoyante des relations maroco-espagnoles fondée sur la reconnaissance de la réalité de chaque pays et le respect de leurs intérêts mutuels, a dit M. Sendagorta, ajoutant que cet ancien ambassadeur était convaincu de l'idée que servir les intérêts de son pays passait par l'amitié et le respect de ceux du Maroc.
Le directeur de la Fondation «El Lagado Andalusi», Jeronimo Paez, a mis l'accent sur la nécessité non seulement de mettre en exergue l'histoire commune «splendide» entre l'Espagne et le Maroc, mais surtout de s'en servir comme facteur d'union et élément essentiel pour l'édification de l'avenir, soulignant qu'il s'agit justement du message véhiculé par de la Serna tout au long de sa carrière diplomatique au Maroc.
M. Ramon Enciso, membre du Comité Averroès, a relevé que De le Serna avait pour souci de se pencher sur les malentendus historiques, qui ont alimenté à une certaine époque l'incompréhension entre les deux pays, dans un objectif de les éclairé, ajoutant qu'il n'a jamais cessé de plaider pour le dialogue et l'action commune.
Des efforts comme ceux déployés par De la Serna sont à même de rendre plus solides les relations maroco-espagnoles, surtout au plan économique, appelant les acteurs économiques des deux pays à tirer profit des opportunités qui s'offrent à eux non seulement dans les deux pays mais aussi sur les continents européen et africain.
Les travaux de ce colloque, co-organisé par l'Institut des études hispano-lusophones de l'Université Mohammed V-Agdal, la Fondation El Lagado Andalusi et le comité Averroès, connaissent la participation d'une pléiade d'intellectuels et de chercheurs des deux pays.
Ce colloque se propose de revisiter l'histoire commune du Maroc et de l'Espagne, afin de mieux se projeter dans l'avenir d'un partenariat exigeant et à l'avant-garde d'une nouvelle reconfiguration régionale, fondée sur de nombreuses opportunités d'interaction entre la Méditerranée, l'Europe et l'Afrique.