AFP
18 Septembre 2009
À 09:00
Le gouvernement de centre-gauche de la Présidente Cristina Kirchner affirme que la réforme est destinée à lutter contre les monopoles, mais l'opposition (droite et sociaux-démocrates) et plusieurs médias y voient une tentative de l'Exécutif pour contrôler la presse.
Le texte a été approuvé après plus de 13 heures de débat. Il doit remplacer l'actuelle loi en vigueur qui date de la dictature (1976-1983).
Afin de rallier les voix qui lui manquaient, Mme Kirchner a accepté d'augmenter le nombre de membres de la future autorité de l'audiovisuel, afin d'éviter que l'exécutif y ait la majorité, et a renoncé à ouvrir le marché de la télévision par câble aux compagnies de téléphone, Telefonica, Telecom et Telmex, «pour ne pas remplacer un monopole par un autre».
La filiale argentine de Telefonica a critiqué cette décision mercredi, estimant qu'elle «représente un obstacle pour le développement de l'Argentine et son insertion dans le monde des communications».
Le texte doit désormais passer devant le Sénat, dont le président Julio Cobos, en froid avec la Présidente Cristina Kirchner depuis un an, a les moyens de ralentir son adoption.
M. Cobos, président de la Chambre haute en tant que vice-président du pays, estime que la décision devrait revenir au nouveau Congrès, qui prendra ses fonctions le 10 décembre. Le gouvernement n'y aura plus la majorité en raison de son revers aux élections législatives de fin juin.
Cette réforme est également interprétée comme un nouveau chapitre dans le conflit qui oppose Mme Kirchner et son époux, l'ancien président Nestor Kirchner (2003-2007), à Clarin, principal groupe multimédia du pays, très critique à l'égard de la politique gouvernementale.
Si le projet est adopté, ce dernier aura un an pour choisir entre se défaire de ses chaînes hertziennes ou de ses chaînes câblées.
Le texte prévoit aussi que des organisations non gouvernementales accèdent à un tiers de l'espace audiovisuel, à égalité avec les médias publics et privés.