L'industrie des fertilisants, appelée à jouer son rôle
L'industrie des fertilisants et des matières premières qui y sont liées, est appelée, plus que jamais, à jouer pleinement son rôle dans le soutien et l'accompagnement du secteur agricole, a souligné, mardi à Marrakech, Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime.
L'industrie des fertilisants au service de l'humanité. (Photo : cliophoto.clionautes.org)
MAP
01 Juillet 2009
À 13:48
M. Akhannouch, qui s'exprimait à l'ouverture des travaux du 22e Congrès international technique annuel de l'Association Arabe des Fertilisants (Arab Fertilizers Association : AFA), a ajouté que les fertilisants constituent actuellement un moteur essentiel pour le développement agricole, soulignant, dans ce sens, la nécessité d'assurer, à long terme, un accompagnement des stratégies agricole arabes.
Le ministre a estimé également que la faible utilisation des fertilisants dans le secteur agricole au niveau de la région arabe et au Maroc en particulier, a des répercussions directes sur le rôle effectif que peut jouer l'agriculture ainsi que sur sa contribution aux efforts de développement.
Il a indiqué aussi que, conformément aux Hautes orientations de S.M. le Roi Mohammed VI, le gouvernement a mis en place le «Plan Maroc Vert» qui se veut une stratégie ambitieuse visant la promotion de l'agriculture nationale à long terme, à travers la transformation de près d'un million d'hectares en cultures à forte valeur ajoutée, tout en triplant la production dans les dix années à venir.
Et de poursuivre que ceci suppose des investissements colossaux dans le secteur agricole qui avoisinent les 15 milliards de dollars et ce, pour atteindre d'importants résultats aussi bien sur le plan économique que social, outre la garantie de près de 1,5 million d'opportunités d'emploi et l'atténuation des effets de la pauvreté en milieu rural.
Il a évoqué aussi la possibilité d'étendre cette expérience à d'autres pays africains, estimant que l'Afrique est appelée, sans nul doute, à entamer «sa révolution verte». Le retard dans l'utilisation des fertilisants s'intensifie en l'absence de visions stratégiques de garantie de la sécurité alimentaire notamment en Afrique, a relevé le ministre.
Mohamed Najib Benchekroun, président du Conseil d'administration de l'AFA a, quant à lui, rappelé que le monde arabe recèle d'importantes potentialités naturelles, dont l'utilisation rationnelle pourra non seulement garantir la sécurité alimentaire de tous les peuples de la région mais aussi, contribuer positivement aux efforts menés, à l'échelle internationale, pour lutter contre la famine et la pauvreté.
Il a tenu à préciser que le monde arabe détient, à lui seul, 70% des réserves mondiales de phosphates, 35% du gaz naturel, outre des réserves importantes de Potasse brut, des matières qui, a-t-il précisé, demeurent indispensables pour la fabrication de fertilisants.
M. Benchekroun a, dans ce sens, appelé l'ensemble des industriels, des chercheurs, des universitaires, des producteurs et des vendeurs arabes à développer l'industrie des fertilisants et à unifier leurs efforts et leurs énergies dans ce sens afin de permettre au monde arabe d'assumer pleinement sa responsabilité, dans le cadre des efforts mondiaux visant la garantie de la sécurité alimentaire mondiale.
Le président directeur général du Groupe OCP, Mustapha Terrab a fait remarquer que le monde arabe pourrait jouer un rôle pionnier et stratégique en matière de production des fertilisants, surtout avec les énormes réserves de phosphates, dont il dispose (70% du potentiel international), outre le gaz naturel et le Potasse notamment en mer morte.
Il a tenu à indiquer que ces trois composantes interviennent dans la fabrication des fertilisants, c'est pourquoi, il appartient aux pays arabes d'assumer pleinement leur responsabilités vis-à-vis des générations montantes, notamment pour ce qui est de la garantie de la sécurité alimentaire.
Le secrétaire général de l'AFA, Chafik Achkar a, pour sa part, estimé que l'industrie des fertilisants doit relever un certain nombre de défis liés, entre autres, à la croissance démographique, à l'augmentation de la demande mondiale en alimentation, et à la chute drastique enregistrée au niveau des réserves mondiales d'aliments qui a atteint 20%, soit le niveau le plus bas réalisé depuis plus d'une trentaine d'années.
M. Achkar a appelé, dans ce contexte, les responsables en charge de la fabrication des fertilisants dans le monde arabe, à avancer dans la réalisation de projets visant l'augmentation de la capacité de production pour une meilleure garantie de l'offre des différentes sortes de fertilisants, se disant en faveur du renforcement et de la promotion de la recherche scientifique dans ce domaine et de l'organisation d'opérations de prospection de nouveaux gisements de phosphates.
Initiée jusqu'au 2 juillet dans la cité ocre, cette rencontre qui connaît la participation d'une brochette de dirigeants, experts, ingénieurs, universitaires et chercheurs issus d'une quarantaine de pays de par le monde, se veut une occasion pour les participants de s'enquérir des dernières nouveautés dans ce domaine et surtout, de partager et d'échanger leurs informations, connaissances, expériences et expertises notamment, en matière de production des engrais et de protection de l'environnement.
Au menu de ce rendez-vous scientifique figurent la présentation de 23 communications, outre l'organisation d'une exposition traitant de plusieurs thèmes, entre autres, «Les nouveautés technologiques au service de l'industrie des engrais à base de phosphate, d'azote et de potasse», «Les technologies permettant d'améliorer la protection de l'environnement», «La sécurité et la santé du personnel», «La rationalisation de l'énergie et de la consommation d'eau», «Les nouveaux équipements et systèmes de contrôle» et «L'optimisation de la maintenance».
L'Arab Fertilizers Association est une ONG fondée en 1975 sous l'égide du Conseil de l'Unité économique arabe. Elle regroupe les producteurs arabes des engrais et des matières premières associées, ainsi que les organismes et les sociétés en rapport avec ce secteur d'activité.
L'AFA compte actuellement 200 membres dont 38 membres actifs, 137 membres associés et 25 correspondants et s'assigne pour mission principale de promouvoir les relations de coopération technique et commerciale entre les sociétés membres.