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Le Maroc, un précurseur dans le monde arabe

Le Maroc est un «précurseur» en matière de transition démographique par rapport aux autres pays du monde arabe, ont souligné, lundi matin à Marrakech, les participants à une séance sur «transitions démographiques et prospectives de la population du monde arabe», organisée dans le cadre du 26e Congrès international de la population.

La baisse du taux de fécondité au Maghreb s'explique par l'ouverture géographique sur l'Europe, au moment où le Machrek reste moins globalisé. (Photo : www.ladepeche.fr)

29 Septembre 2009 À 08:21

Avec un taux de fécondité se situant à 2,4 enfants par femme, le Maroc est très avancé par rapport aux pays arabes, ont-ils dit, précisant que ce taux qui est proche de la reproduction a largement diminué par rapport aux années 1960 où l'indice de fécondité avoisinait les 7,9 enfants par femme.

Intervenant à cette occasion, Abdelajouad Ezzrari du Haut commissariat au Plan, a exposé certains facteurs expliquant la baisse de la demande de l'enfant dont des déterminants socio-économiques et culturels, ainsi que d'autres variables liées à la femme, au conjoint et au ménage en général.

Parmi ces facteurs, M. Ezzrari a cité l'augmentation de l'âge moyen du premier mariage qui est passé de 17 ans en 1960 à 28,7 ans actuellement, l'amélioration du niveau d'instruction de la femme marocaine et son accès au marché de l'emploi, outre l'utilisation des méthodes contraceptives.

La baisse du taux de fécondité est liée également au niveau d'instruction du conjoint, le niveau de vie du ménage (revenu), ainsi que la nature du logement, a-t-il poursuivi. Il a, en outre, fait remarquer que le taux de fécondité chez les femmes impliquées dans des relations maritales polygames est beaucoup plus bas par rapport aux monogamies.

Les participants à cette rencontre ont, par ailleurs, évoqué la transition démographique au niveau du monde arabe en général, relevant qu'il existe des différences interarabes notamment entre le Maghreb et le Machrek.

Ils ont à cet égard expliqué que la demande de l'enfant au Machrek est beaucoup plus élevée par rapport au Maghreb en raison de plusieurs facteurs dont celui économique avec des économies rentières au Proche-Orient favorables aux familles nombreuses.

La baisse du taux de fécondité au Maghreb s'explique également par l'ouverture géographique sur l'Europe, au moment où le Machrek reste moins globalisé, ont-ils dit, soulignant que le poids de l'immigration internationale (l'émigrant, porteur d'une double culture sur les transitions) et les conflits (Palestine, Irak et Soudan) peuvent être également à l'origine de cette différence.

Présidée par la démographe libanais Youssef Courbage, cette séance a été marquée par la présentation d'expériences de certains pays et régions en matière de transition démographique dont celles des Emirats Arabes Unis, le Liban (différence de fécondité entre chrétiens et musulmans), et des cinq pays arabes de l'est de la méditerranée.

Placé sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, le 26e Congrès international de la population (27 septembre-02 octobre) est organisé par le Maroc et l'Union internationale pour l'étude scientifique de la population (UIESP) avec la participation de plus de 2.200 sociologues, anthropologues et décideurs, représentant 114 pays.
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